Dans les territoires de Djugu et Mahagi, une lueur d’espoir perce enfin l’horizon des communautés longtemps marginalisées. Les localités de Bali, Lidda et Schubert viennent de connaître une transformation significative grâce à l’intervention de la MONUSCO Ituri, dont les projets communautaires RDC redonnent vie à ces zones oubliées.
À Bali, la nuit n’est plus synonyme de peur et d’insécurité. « Avant, nous devions fermer nos boutiques avant 18 heures par crainte des voleurs », témoigne Marie, une commerçante du marché local. « Maintenant, avec ces lampadaires solaires, je peux travailler jusqu’à 21 heures sans crainte. C’est une véritable révolution pour nos activités économiques. » Plus de quarante points lumineux éclairent désormais les artères principales, particulièrement autour du centre de santé où les urgences nocturnes ne sont plus un calvaire.
Comment imaginer que de simples lampadaires puissent changer autant de vies ? Pour les femmes enceintes devant accoucher la nuit, pour les malades nécessitant des soins urgents, cette lumière représente bien plus qu’un simple éclairage public – c’est une bouée de sauvetage.
À Schubert, le défi était celui de l’enclavement. Pendant des années, les groupements d’Ame, Nyoka et Mbr’bu vivaient coupés du monde pendant la saison des pluies. « Nous devions parcourir 15 kilomètres supplémentaires pour contourner la rivière débordée », se souvient un agriculteur local. La réhabilitation de la route et la construction du pont stratégique ont mis fin à cet isolement chronique.
Un notable de la région ne cache pas son émotion : « La MONUSCO, c’est l’ange Gabriel qui est venu ici dans notre milieu et qui a fait une action louable. Nous avions abandonné tout espoir de voir ce pont reconstruit un jour. » Ces paroles traduisent l’ampleur du soulagement éprouvé par des populations qui retrouvent enfin leur liberté de mouvement.
Mais le développement local Congo ne se mesure pas seulement en infrastructures physiques. À Lidda, le pont Amani – dont le nom signifie « paix » en swahili – unit désormais des communautés autrefois divisées. « Ce pont symbolise la réconciliation entre des groupes qui se regardaient en ennemis », explique le président des jeunes de Fataki. « Aujourd’hui, les échanges commerciaux reprennent, les mariages intercommunautaires redeviennent possibles. C’est plus qu’une structure en béton, c’est un lien qui guérit nos blessures. »
Ces réalisations s’inscrivent dans une stratégie plus large visant la stabilité territoires Djugu Mahagi. En améliorant les conditions de vie des populations, la MONUSCO contribue à créer un environnement propice à la paix durable. Les routes réhabilitées permettent non seulement la circulation des personnes, mais aussi l’acheminement des denrées alimentaires vers les marchés, renforçant ainsi la sécurité alimentaire.
Quel impact réel ces infrastructures Ituri auront-elles sur le développement à long terme ? Seul l’avenir le dira, mais les premiers signes sont encourageants. Les commerces rouvrent, les champs sont mieux exploités, et surtout, la confiance entre voisins se reconstruit progressivement.
Ces projets démontrent une vérité simple mais essentielle : parfois, la paix s’édifie d’abord avec du ciment et des lampadaires, avant de s’ancrer dans les cœurs et les mentalités. La véritable reconstruction commence par répondre aux besoins fondamentaux des populations – se déplacer en sécurité, commercer librement, vivre dans la dignité.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net