Le secteur minier congolais, pilier essentiel de l’économie nationale, vient de franchir une étape déterminante dans la résolution de son épineux déficit énergétique. Une filiale de la société américaine Symbion Power, Hydro-Link, a paraphé un accord préliminaire historique avec les autorités de Kinshasa pour la réalisation d’une ligne électrique Angola RDC de 1,5 milliard de dollars. Cette infrastructure stratégique, s’étendant sur 1 160 kilomètres, reliera les sites hydroélectriques angolais aux zones minières du cuivre et du cobalt en République Démocratique du Congo.
Comment ce projet énergétique mines cuivre va-t-il transformer la compétitivité du secteur minier congolais ? Avec une capacité prévue de 1 200 mégawatts, cette interconnexion représente une bouffée d’oxygène pour des exploitations minières contraintes de fonctionner avec des générateurs diesel coûteux et polluants. Le déficit énergétique dans le bassin minier, dominé par des géants comme Ivanhoe Mines, Glencore et CMOC Group, est évalué à au moins 1 500 mégawatts selon le ministère congolais des Mines. Cette situation handicape sérieusement la production et grève la rentabilité des investissements.
Le projet s’inscrit dans le cadre plus large des discussions entre Kinshasa et Washington concernant un partenariat stratégique couvrant les minerais, les infrastructures et la sécurité. Cette initiative s’aligne parfaitement avec la politique d’investissement américain RDC et s’affiche comme un symbole du renforcement de la coopération économique entre les deux nations. Paul Hinks, PDG de Symbion Power Hydro-Link, a précisé que plus de 30% des contrats liés au projet seraient attribués à des entreprises américaines, conformément à la doctrine « America First » de l’ancien président Donald Trump.
Sur le plan financier, l’architecture du montage révèle une implication substantielle des institutions américaines. Hydro-Link prévoit de financer 70% du coût total grâce à un emprunt auprès de la US Development Finance Corporation (DFC), complété par des soutiens de la US Trade and Development Agency pour les études de faisabilité et de la US Export-Import Bank pour les crédits à l’exportation. Cette configuration financière souligne la confiance des investisseurs américains dans la viabilité économique du projet.
La réalisation technique associe des compétences internationales de premier plan. Le groupe suisse Mitrelli apportera son expertise en partenariat, tandis que la société américaine Sargent & Lundy assurera la conception technique. Cette collaboration internationale constitue un gage de qualité pour une infrastructure dont l’impact économique dépasse les frontières congolaises. Le protocole d’accord signé en juin 2025 avec l’Angola prévoit l’acheminement de l’électricité depuis la centrale hydroélectrique de Lauca et d’autres installations vers la ville de Kolwezi, cœur battant de l’industrie minière congolaise, avec une mise en service envisagée pour 2029.
Quelles seront les retombées économiques concrètes de cette infrastructure énergétique ? Au-delà de la simple résolution du déficit énergétique mines RDC, ce projet structurant devrait générer des économies substantielles pour les opérateurs miniers, actuellement contraints de recourir à des solutions énergétiques onéreuses. La stabilisation de l’approvisionnement électrique pourrait également attirer de nouveaux investissements dans le secteur minier et créer des emplois indirects dans les régions concernées.
Ce projet d’interconnexion énergétique représente-t-il le modèle à suivre pour le développement des infrastructures en Afrique centrale ? En créant une synergie régionale entre les ressources hydroélectriques angolaises et les besoins miniers congolais, cette initiative illustre parfaitement le potentiel de l’intégration économique sous-régionale. La réussite de ce projet pourrait inspirer d’autres collaborations transfrontalières et accélérer le développement économique de l’ensemble de la région.
À l’heure où la transition énergétique devient un impératif mondial, cette interconnexion Angola-RDC constitue une étape cruciale vers une exploitation minière plus durable et compétitive. La réduction de la dépendance aux générateurs diesel permettra non seulement de diminuer les coûts opérationnels mais aussi de réduire l’empreinte carbone du secteur minier congolais. Cette évolution s’inscrit dans la tendance mondiale vers des pratiques minières plus respectueuses de l’environnement et plus économes en énergie.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd