L’ambassadeur de Chine en République Démocratique du Congo, Zhao Bin, a récemment présenté l’Initiative pour la gouvernance mondiale (IGM) du président Xi Jinping comme une opportunité majeure pour la coopération sino-congolaise. Cette vision géopolitique intervient à un moment crucial où la RDC s’apprête à assumer des responsabilités internationales significatives.
Dans son allocution, le diplomate chinois a souligné le soutien ferme de Pékin à Kinshasa dans ses futures fonctions régionales et multilatérales. « La RDC assumera bientôt la présidence tournante de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies », a déclaré Zhao Bin, ajoutant que cette évolution reflète la maturité diplomatique croissante du pays.
L’Initiative pour la gouvernance mondiale proposée par la Chine repose sur des principes fondamentaux tels que l’égalité souveraine et le refus de l’ingérence extérieure. Ces concepts trouvent un écho particulier en RDC, pays confronté à des défis sécuritaires dans sa partie orientale tout en aspirant à jouer un rôle plus important sur la scène internationale.
La coopération sino-congolaise dépasse le cadre théorique pour inclure des réalisations concrètes. Pékin a rappelé sa contribution aux opérations de maintien de la paix et son soutien au développement durable à travers des projets d’infrastructures, d’énergie et de formation. Le régime de zéro taxe douanière appliqué par la Chine aux produits provenant de 53 pays africains, dont la RDC, illustre cette approche pragmatique.
Mais quelle portée réelle cette initiative aura-t-elle sur la gouvernance en RDC ? L’IGM s’inscrit dans le cadre plus large des quatre grandes initiatives mondiales proposées par la Chine, couvrant le développement, la sécurité, la civilisation et la gouvernance mondiale. Selon l’ambassadeur, ces initiatives visent à « bâtir un système international plus équitable, plus inclusif et plus respectueux des souverainetés nationales ».
Le timing de cette annonce n’est pas anodin. Alors que la RDC se prépare à assumer la présidence tournante de la Conférence des Grands Lacs et un siège au Conseil de sécurité de l’ONU, le soutien chinois pourrait renforcer la position diplomatique de Kinshasa. Cette évolution intervient dans un contexte régional complexe, marqué par des tensions sécuritaires persistantes dans l’Est du pays.
La vision présentée par l’ambassadeur Zhao Bin place la relation bilatérale dans une perspective à long terme. « Main dans la main, la Chine et la RDC peuvent progresser ensemble vers la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité », a-t-il insisté. Cette déclaration s’inscrit dans la continuité des engagements chinois en Afrique, mais avec une attention particulière portée aux spécificités congolaises.
Les observateurs s’interrogent cependant sur les implications réelles de cette coopération renforcée. Si l’initiative de gouvernance mondiale promet un système international plus équitable, sa mise en œuvre concrète dans le contexte congolais reste à démontrer. La RDC, riche en ressources naturelles mais confrontée à des défis de développement majeurs, pourrait trouver dans ce partenariat un levier pour renforcer sa position internationale.
La question centrale demeure : comment cette initiative se traduira-t-elle en bénéfices tangibles pour la population congolaise ? Les projets d’infrastructure et de développement mentionnés par l’ambassadeur devront répondre aux besoins prioritaires du pays tout en respectant les principes de souveraineté nationale.
Alors que la RDC s’apprête à jouer un rôle accru dans les affaires internationales, le soutien chinois pourrait constituer un atout important. Cependant, le véritable test de cette coopération sino-congolaise résidera dans sa capacité à générer des résultats concrets en matière de stabilité régionale, de développement économique et de renforcement des institutions.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd