La province du Kasaï Oriental vient de prendre une mesure radicale pour protéger la santé publique : l’interdiction formelle de vendre des aliments directement sur le sol. Cette décision du ministère provincial de la Santé, dirigé par le Dr Daniel Kazadi, représente un tournant dans la lutte contre les maladies d’origine alimentaire qui affectent régulièrement la région.
Mais pourquoi une telle interdiction s’avère-t-elle nécessaire ? Imaginez-vous acheter des denrées alimentaires qui ont été en contact avec la poussière, la boue, ou pire encore, avec des métaux lourds potentiellement toxiques. C’est pourtant la réalité quotidienne dans de nombreux marchés de la province, où cette pratique ancestrale persiste malgré les risques sanitaires évidents.
Le choléra, cette maladie hydrique qui revient régulièrement hanter nos communautés, trouve souvent son origine dans de telles conditions d’hygiène défaillantes. Les aliments posés à même le sol deviennent des vecteurs idéaux pour la transmission de bactéries pathogènes. Comment pouvons-nous espérer éradiquer cette maladie si nous n’attaquons pas le problème à sa source ?
La nouvelle réglementation exige désormais que tous les commerçants utilisent des supports propres et surélevés pour présenter leurs produits. Cette mesure simple pourrait radicalement transformer les conditions d’hygiène alimentaire en RDC, particulièrement dans les marchés très fréquentés comme celui de Bakuadianga à Mbuji-Mayi, où la concentration de vendeurs et d’acheteurs crée des conditions propices à la propagation des maladies.
Les autorités provinciales ne se contentent pas d’émettre un simple avertissement. Les contrevenants s’exposent à des sanctions sévères : amendes administratives, saisie immédiate des produits non conformes, et même des poursuites judiciaires dans les cas les plus graves. Cette fermeté témoigne de la détermination du gouvernement provincial à faire respecter ces mesures sanitaires essentielles.
La transition vers de nouvelles pratiques commerciales nécessitera cependant un effort d’adaptation important. De nombreux vendeurs, habitués depuis des générations à travailler selon des méthodes traditionnelles, devront réorganiser leur espace de vente et investir dans du matériel approprié. Cette évolution représente un défi logistique et économique, mais elle est indispensable pour la santé collective.
Les services d’hygiène de la province sont désormais mobilisés pour superviser l’application de cette mesure sur l’ensemble du territoire du Kasaï Oriental. Leur mission : éduquer, sensibiliser et, si nécessaire, sanctionner pour garantir que cette avancée significative en matière d’hygiène alimentaire produise ses effets protecteurs.
Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large de modernisation des pratiques commerciales et de protection des consommateurs. En élevant littéralement les standards d’hygiène, la province du Kasaï Oriental envoie un message clair : la santé publique ne doit pas être compromise par des habitudes commerciales dépassées. Cette décision courageuse pourrait servir d’exemple à d’autres provinces confrontées aux mêmes défis sanitaires.
Reste à savoir comment cette mesure sera accueillie par les commerçants et les consommateurs. Si certains pourront voir cette interdiction de vente d’aliments au sol comme une contrainte supplémentaire, d’y reconnaîtront une avancée nécessaire pour protéger leur santé et celle de leurs familles. La prévention des maladies comme le choléra commence en effet par de telles mesures simples mais fondamentales.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net