La situation sécuritaire demeure bloquée à Kwamouth, un mois après l’annonce officielle des forums de paix par le Vice-premier Ministre de l’Intérieur. Les miliciens Mobondo maintiennent leur emprise sur plusieurs villages, rendant hypothétique le retour des populations déplacées. Comment expliquer cette stagnation malgré les promesses gouvernementales ?
Les localités de Fadiaka, Wenge, Bisiala, Diangele et Brazza restent sous contrôle des hommes armés. L’évacuation promise par la Réserve armée de la défense (RAD) n’a toujours pas été réalisée sur le terrain. Cette absence d’action concrète soulève des interrogations sur la mise en œuvre effective du processus de paix.
Stany Libie, chef coutumier du village Kimomo à Kwamouth, exprime son amertume face à cette impasse. « La présence des assaillants persiste dans tous les villages occupés. Malgré l’annonce des forums de paix, même le passage de la RAD pour évacuer les miliciens Mobondo, rien n’est fait », déplore-t-il. Son constat est sans appel : la situation n’a pas évolué depuis les déclarations officielles.
Le chef coutumier soulève une question fondamentale sur la sécurité Kwamouth : comment envisager des négociations de paix tandis que les villages demeurent occupés ? « Il aurait fallu sortir les assaillants des lieux où ils sont, comme ça on tiendra le forum de paix. Mais rien n’est fait. De quoi va-t-on parler dans le forum de paix ? », interroge-t-il, mettant en lumière la contradiction entre le discours politique et la réalité sécuritaire.
Le projet des forums de paix dans les provinces touchées par le conflit Mobondo avait été présenté comme une solution globale. Jacquemain Shabani, le Vice-premier Ministre de l’Intérieur et Sécurité, avait promis une approche holistique pour résoudre les tensions. Un cahier des charges était même en cours d’élaboration, selon ses déclarations.
Les mêmes engagements avaient été répétés à Kenge dans le Kwango, à Bandundu dans le Kwilu et à Inongo dans le Maï-Ndombe. Pourtant, sur le terrain, la milice Mobondo continue de semer l’insécurité. Les déplacés Kwamouth attendent toujours des signes concrets permettant leur retour dans leurs villages.
L’absence d’avancée visible compromet sérieusement la crédibilité du processus de paix. Les populations autochtones, selon l’analyse des chefs coutumiers, ne pourront participer aux forums de paix RDC que si leur sécurité est préalablement garantie. La réinstallation dans leurs villages apparaît comme un prérequis indispensable à toute réconciliation.
La persistance de l’occupation armée soulève des questions sur la capacité réelle des forces de sécurité à rétablir l’ordre. Le conflit Mobondo continue ainsi de générer des déplacements de population et d’entraver le développement de la région. Combien de temps encore cette situation d’impasse va-t-elle durer ?
Les forums de paix RDC, annoncés avec conviction par les autorités, peinent à se concrétiser face aux réalités sécuritaires du terrain. L’écart entre les déclarations politiques et l’action effective nourrit le scepticisme des populations locales. La résolution du conflit Mobondo nécessitera-t-elle des approches plus déterminées ?
La communauté internationale observe avec attention l’évolution de cette crise sécuritaire. Les enjeux dépassent le simple cadre local, touchant à la stabilité régionale et à la protection des civils. La sécurité Kwamouth représente un test crucial pour la capacité de l’État à rétablir son autorité sur l’ensemble du territoire national.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
