La province du Tanganyika se mobilise activement contre la fièvre jaune à travers une campagne de vaccination de masse qui touche actuellement les zones de santé de Moba, Kansimba et Kongolo. Cette initiative cruciale, lancée les 7 et 8 octobre 2025, s’étendra sur dix jours avec pour objectif principal de protéger les populations les plus vulnérables contre cette maladie potentiellement mortelle.
Le Dr Gustave Kabezya, médecin chef de la zone de santé de Moba, se montre particulièrement impliqué dans cette opération de santé publique. « La vaccination massive représente notre meilleure arme contre la propagation de la fièvre jaune », affirme-t-il avec conviction. Son message s’adresse directement aux habitants de la région, les encourageant à participer massivement à cette campagne qui pourrait sauver de nombreuses vies.
Mais qu’est-ce que la fièvre jaune exactement et pourquoi constitue-t-elle une telle menace en République Démocratique du Congo ? Cette maladie virale se transmet par les moustiques et peut provoquer des symptômes graves, notamment une coloration jaunâtre des yeux et de la peau – d’où son nom – ainsi que des complications hépatiques pouvant entraîner le décès. La situation devient particulièrement préoccupante lorsque l’on sait que cette affection peut toucher des personnes de tous âges, comme le rappelle le Dr Jean Pierre Kisubi, médecin chef de la zone de santé de Kongolo.
L’organisation de cette campagne de vaccination au Tanganyika démontre une approche stratégique bien pensée. Le gouvernement congolais, avec le soutien technique et financier de partenaires internationaux comme l’UNICEF et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a mis en place un dispositif adapté aux réalités locales. Les équipes de vaccinateurs se déplacent dans les villages les plus reculés, garantissant ainsi l’accès au vaccin même aux populations vivant dans des zones difficiles d’accès.
Une particularité technique mérite d’être soulignée : le vaccin contre la fièvre jaune est administré par injection dans la main droite. Cette précision peut sembler anodine, mais elle s’inscrit dans une logique de traçabilité et de suivi médical rigoureux. Plus important encore, le Dr Kisubi confirme que ce vaccin offre une protection à vie après une seule dose, ce qui en fait un investissement santé extrêmement efficace pour les populations concernées.
La campagne cible spécifiquement les personnes âgées de 9 mois à 60 ans, couvrant ainsi la majeure partie de la population active et vulnérable. Cette approche segmentée permet d’optimiser les ressources disponibles tout en maximisant l’impact sur la santé publique. Dans un contexte où les systèmes de santé font face à de multiples défis, cette vaccination gratuite représente une opportunité précieuse pour les familles congolaises de se protéger durablement.
Comment expliquer l’urgence de cette campagne de vaccination contre la fièvre jaune en RDC ? Le Dr Kisubi évoque un nombre important de personnes déjà touchées dans la zone de santé de Kongolo, sans pour autant avancer de chiffres précis. Cette discrétion statistique ne doit pas masquer la réalité : la fièvre jaune constitue une menace sérieuse pour la santé des Congolais, particulièrement dans les régions où les conditions sanitaires et la présence de moustiques vecteurs favorisent sa propagation.
La mobilisation autour de cette campagne de vaccination au Tanganyika s’inscrit dans une stratégie nationale plus large visant à éliminer les épidémies de fièvre jaune en RDC. En combinant équipes fixes et mobiles, les autorités sanitaires espèrent atteindre le maximum de personnes, y compris dans les zones les plus isolées. Cette approche inclusive témoigne d’une réelle volonté de ne laisser personne de côté dans ce combat pour la santé publique.
Au-delà de l’aspect purement médical, cette initiative représente un enjeu social et économique majeur. En protégeant la population contre la fièvre jaune, c’est toute la productivité et la stabilité des communautés qui se trouvent renforcées. Les parents peuvent travailler en toute sérénité, les enfants fréquenter l’école régulièrement, et le système de santé éviter la surcharge liée aux cas graves de la maladie.
Que doivent faire concrètement les habitants du Tanganyika concernés par cette campagne de vaccination ? La procédure est simple : se rendre sur les sites de vaccination désignés ou attendre le passage des équipes mobiles dans leur village. Aucun frais n’est demandé pour cette intervention qui pourrait faire la différence entre la vie et la mort. Le Dr Kabezya insiste particulièrement sur la responsabilité des parents : « Chaque famille doit se faire vacciner pour éviter la propagation de la maladie ».
Cette campagne de vaccination dans le Tanganyika symbolise l’engagement des autorités sanitaires congolaises et de leurs partenaires internationaux en faveur de la santé pour tous. Elle démontre également la capacité du pays à organiser des interventions de grande envergure pour faire face aux défis sanitaires. Alors que la campagne se poursuit jusqu’à mi-octobre, l’espoir est permis de voir la province du Tanganyika mieux protégée contre cette maladie redoutable qu’est la fièvre jaune.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net