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RDC : 16,8 milliards USD de revenus miniers sous-déclarés, un manque à gagner colossal pour l’État

La République Démocratique du Congo subit une hémorragie financière d’une ampleur inédite dans son secteur minier. Selon un audit récent de la Cour des comptes, les entreprises minières auraient sous-déclaré 16,8 milliards de dollars de revenus entre 2018 et 2023, privant l’État de précieuses ressources fiscales. Cette révélation choc soulève des questions fondamentales sur la gouvernance du secteur extractif congolais et son impact sur le développement national.

Comment expliquer une telle divergence entre les chiffres déclarés aux autorités fiscales et ceux communiqués aux fonds de développement communautaire ? L’audit démontre que les sociétés minières ont déclaré 81,4 milliards de dollars au titre du fonds de développement communautaire, alors que leur chiffre d’affaires réel atteignait 98,2 milliards de dollars. Cet écart de 16,8 milliards représente une ponction directe sur les finances publiques congolaises.

Le mécanisme de détournement est pourtant simple : en sous-évaluant leurs revenus auprès du fonds de développement communautaire, ces entreprises réduisent drastiquement leur contribution obligatoire de 0,3% du chiffre d’affaires. Résultat : plus de 50 millions de dollars manquent aujourd’hui aux caisses destinées à construire des écoles, des centres de santé et des infrastructures hydrauliques dans les zones minières.

Parmi les entreprises pointées du doigt figurent des géants du secteur comme CMOC TFM, Glencore Kamoto Copper Company, Ivanhoe Kamoa-Kakula et SICOMINES. Ces révélations interviennent dans un contexte où la RDC cherche justement à renforcer la transparence dans la gestion de ses ressources minières. La fraude minière au Congo atteint ici des proportions alarmantes, compromettant les efforts de développement national.

L’audit de la Cour des comptes met en lumière des pratiques comptables opaques qui sapent les bases mêmes de l’économie congolaise. Le secteur minier, qui représente plus de 30% du PIB national et 95% des exportations, se trouve ainsi miné par des stratégies d’optimisation fiscale agressive. La sous-déclaration des mines devient un véritable fléau pour les recettes de l’État.

Quelles conséquences pour l’économie congolaise ? Les 16,8 milliards de dollars sous-déclarés équivalent à près de 40% du budget national annuel. Cette ponction massive affecte directement la capacité de l’État à financer les services publics essentiels : santé, éducation, infrastructures. Les entreprises minières en RDC semblent ainsi contourner allègrement leurs obligations légales.

La Cour des comptes recommande désormais des mesures radicales : suspension des certificats de conformité pour les entreprises récalcitrantes, poursuites judiciaires pour fraude fiscale et renforcement des mécanismes de contrôle. Ces propositions arrivent à point nommé alors que le gouvernement avait annoncé en mai 2025 la création d’une commission spéciale pour auditer les actifs miniers.

Au-delà des sanctions, c’est tout un système de gouvernance qui doit être repensé. La transparence dans la déclaration des revenus miniers en RDC devient impérative pour reconstruire la confiance entre État, entreprises et populations locales. Les communautés affectées par l’exploitation minière attendent depuis trop longtemps les retombées promises par le code minier.

Cette affaire révèle également l’urgence de moderniser l’administration fiscale congolaise. Face à des multinationales aux stratégies sophistiquées, l’État doit se doter d’outils de contrôle performants et d’expertises pointues pour détecter les manipulations comptables. L’audit des entreprises minières en RDC devrait devenir une pratique systématique plutôt qu’exceptionnelle.

La balle est maintenant dans le camp des autorités congolaises. Sauront-elles transformer cette crise en opportunité pour réformer en profondeur la gouvernance du secteur minier ? La crédibilité du pays auprès des investisseurs internationaux et des institutions financières en dépend. Les revenus miniers de la RDC méritent mieux qu’une gestion approximative et sujette aux contournements.

Article Ecrit par Amissi G
Source: https://www.reuters.com/sustainability/society-equity/congo-mining-firms-underreported-168-billion-revenue-audit-says-2025-10-08/

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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