La République démocratique du Congo respire un peu mieux. Depuis le 1er octobre, aucun nouveau cas d’Ebola n’a été enregistré dans la province du Kasaï, selon le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé. Cette annonce marque un tournant décisif dans la lutte contre la dernière épidémie qui a frappé le sud du pays, mais les spécialistes restent prudents face à ce virus imprévisible.
Comment expliquer cette réussite dans une région aux infrastructures sanitaires limitées ? La réponse tient en trois mots : rapidité, coordination et vaccination. Dès la déclaration officielle de l’épidémie début septembre, les équipes sanitaires se sont déployées massivement dans la zone de santé de Bulape, épicentre de cette flambée épidémique.
Le dispositif mis en place a permis d’administrer près de 45 000 doses de vaccin en un temps record. Un chiffre qui témoigne de l’ampleur de la mobilisation face à cette épidémie Ebola RDC qui avait fait craindre le pire. Les organisations internationales, en collaboration étroite avec le ministère de la Santé congolais, ont su tirer les leçons des précédentes crises sanitaires.
Le virus Ebola Kasaï identifié dans cette épidémie appartenait à la souche Zaïre, la plus mortelle. Avec un taux de létalité avoisinant les 46%, la situation aurait pu dégénérer rapidement. Pourtant, la mise en place d’un centre de traitement spécialisé et le suivi rigoureux de plus de 900 personnes contacts ont permis de briser les chaînes de transmission.
L’OMS RDC Ebola a joué un rôle crucial dans cette bataille. Son représentant en RDC souligne que « la rapidité de la réponse a été déterminante pour contenir l’épidémie ». Les équipes sur le terrain ont dû faire face à des défis logistiques majeurs dans cette région difficile d’accès, où les populations sont souvent mobiles.
La vaccination Ebola Congo a constitué l’arme principale dans cette lutte. Utilisant le vaccin rVSV-ZEBOV, dont l’efficacité avait été prouvée lors des précédentes épidémies, les campagnes de vaccination ont ciblé prioritairement le personnel soignant, les contacts des malades et les populations des zones à risque.
Mais cette victoire reste fragile. Les experts rappellent que le virus peut resurgir à tout moment, notamment via des réservoirs animaux ou des survivants qui hébergent le virus dans certains liquides biologiques. La surveillance épidémiologique doit donc rester active pendant encore plusieurs semaines avant de pouvoir déclarer la fin officielle de l’épidémie.
Cette crise sanitaire RDC met en lumière les progrès accomplis dans la lutte contre Ebola, mais aussi les défis qui persistent. Le système de santé congolais, bien que renforcé par des années d’expérience dans la gestion des épidémies d’Ebola, reste vulnérable face aux maladies infectieuses émergentes.
La communauté internationale retient son souffle. Si la tendance se maintient, cette épidémie pourrait être la moins meurtrière de ces dernières années en RDC. Une lueur d’espoir dans un pays qui a connu seize épidémies d’Ebola depuis la découverte du virus en 1976.
Les leçons de cette crise seront précieuses pour faire face aux futures menaces sanitaires. Le renforcement des systèmes de surveillance, la formation du personnel soignant et la sensibilisation des communautés restent des priorités absolues pour prévenir de nouvelles catastrophes sanitaires.
Article Ecrit par Amissi G
Source: https://apnews.com/article/aa7da24a763304c7e9725d4afde159b1
