La République Démocratique du Congo affiche des indicateurs économiques particulièrement encourageants en cette première semaine d’octobre 2025. Le cadre macroéconomique démontre une résilience remarquable, avec deux phénomènes majeurs caractérisant la conjoncture actuelle : un recul significatif de l’inflation et une appréciation soutenue du franc congolais sur les différents segments du marché de change.
Le taux d’inflation hebdomadaire a enregistré une performance exceptionnelle en affichant une déflation de -0,10%, contre 0,06% la semaine précédente. En cumul annuel, l’inflation en RDC 2025 s’établit à 5,93%, représentant une amélioration spectaculaire comparée aux 9,99% enregistrés à la même période en 2024. Cette maîtrise de la pression inflationniste constitue un signal fort pour la stabilité des prix et le pouvoir d’achat des ménages congolais.
Sur le front monétaire, le franc congolais appreciation connaît une dynamique positive remarquable. La monnaie nationale s’est appréciée de 6,31% sur le marché indicatif et de 4,12% sur le marché parallèle par rapport à la semaine précédente. Plus impressionnant encore, comparativement à fin décembre 2024, la devise congolaise affiche une appréciation cumulative de 13,47% à l’indicatif et de 9,54% au parallèle. Cette performance traduit une confiance retrouvée dans la monnaie nationale et une amélioration substantielle des fondamentaux économiques.
Comment expliquer cette métamorphose économique ? Le Comité de Politique Monétaire attribue ces résultats à une série de mesures structurelles implémentées par la Banque Centrale Congo. Parmi les actions décisives figurent l’intervention directe sur le marché des changes le 18 août 2025 via une cession de 50 millions de dollars américains, l’actualisation du taux de change appliqué au stock de la réserve obligaire sur les dépôts en dollars, et une organisation plus transparente du marché change RDC. Ces interventions ont généré une ponction de liquidités de 371 milliards de francs pour le premier palier, contribuant ainsi à assainir le marché.
Face à ces perspectives favorables, la Banque Centrale du Congo a opéré un virage stratégique majeur en assouplissant sa politique monétaire. Le taux directeur BCC connaît une réduction historique de 750 points de base, passant de 25,0% à 17,5%. Dans le même mouvement, le taux sur les facilités de prêt marginal est revu à la baisse, de 30,0% à 21,5%. Cette décision audacieuse vise à stimuler l’investissement privé et à soutenir la croissance économique, projetée à 6,3% pour 2025.
Le secteur extractif continue de jouer son rôle de moteur principal de l’expansion économique, mais les autorités monétaires insistent sur la nécessité d’accélérer la diversification vers l’agriculture et les services. La coordination entre politique budgétaire et monétaire reste cruciale pour préserver les acquis et anticiper d’éventuelles tensions sur le marché de change. La surveillance rapprochée du secteur bancaire et du marché des changes demeure une priorité absolue pour la Banque Centrale du Congo.
Les cours mondiaux des produits de base, essentiels pour les exportations congolaises, ont globalement bien évolué, offrant un environnement externe favorable. Cette conjoncture positive interroge cependant : la RDC parviendra-t-elle à transformer cette embellie conjoncturelle en développement structurel durable ? La réponse dépendra de la capacité des autorités à maintenir cette coordination politique et à accélérer les réformes de diversification économique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd