Les flammes qui ont dévoré une partie de Kinshasa dans la nuit du 9 octobre ont révélé bien plus qu’une simple tragédie urbaine. Derrière les murs calcinés et les cendres encore fumantes se cache une réalité plus sombre : celle d’un service de sapeurs-pompiers en pleine déliquescence. Comment une mégalopole de près de 15 millions d’habitants peut-elle se retrouver aussi vulnérable face aux incendies ?
« Nous avons constaté des dysfonctionnements graves dans la coordination des interventions », a déploré le gouverneur Daniel Bumba lors de sa visite à la caserne centrale des sapeurs-pompiers. Le tableau dressé par l’autorité urbaine est accablant : véhicules de secours hors d’état, agents démobilisés, retard dans les interventions. Ces failles systémiques ont transformé ce qui aurait pu être un incendie maîtrisable en une catastrophe aux conséquences dramatiques.
La visite du gouverneur Bumba à la caserne des sapeurs-pompiers de Kinshasa intervient dans un contexte où la sécurité civile montre des signes évidents de faiblesse. Les soldats du feu, pourtant en première ligne face aux incendies Kinshasa récurrents, travaillent avec des moyens dérisoires. « Comment voulez-vous intervenir efficacement quand les camions ne sont pas entretenus régulièrement ? », s’interroge un pompier sous couvert d’anonymat.
Face à cette situation critique, le gouverneur a annoncé des mesures immédiates. La remise en état des équipements devient une priorité absolue, tout comme la tenue d’une réunion d’urgence ce samedi 11 octobre avec tous les responsables concernés. Ces décisions visent à restructurer en profondeur la sécurité civile Kinshasa, longtemps négligée malgré l’urbanisation galopante de la capitale.
La catastrophe urbaine RDC du 9 octobre sert de révélateur cruel des carences accumulées depuis des années. Les sapeurs-pompiers RDC font face à un défi monumental dans une ville où les constructions anarchiques et le manque d’infrastructures augmentent les risques d’incendie. La formation du personnel et la modernisation des équipements apparaissent désormais comme des impératifs non négociables pour le gouvernement provincial.
Mais au-delà des annonces et des promesses, comment assurer que ces mesures ne restent pas lettre morte ? La population kinoise, souvent confrontée à des délais d’intervention prohibitifs, attend des actes concrets. Les incendies Kinshasa ne sont pas une fatalité, mais le résultat de choix politiques et d’investissements insuffisants dans la prévention et la réponse aux urgences.
La réhabilitation des infrastructures des sapeurs-pompiers RDC représente un enjeu de sécurité publique majeur. Dans une ville où la densité démographique explose et où les risques d’incendie se multiplient, disposer d’un service de secours opérationnel n’est plus un luxe mais une nécessité vitale. Le gouverneur Daniel Bumba pourra-t-il inverser la tendance et offrir à Kinshasa une sécurité civile digne de ce nom ?
Les prochains jours seront déterminants pour l’avenir de la sécurité civile dans la capitale. La réunion d’urgence annoncée devra aboutir à des mesures concrètes et financées, car face aux flammes, les discours ne suffisent pas. La protection des personnes et de leurs biens passe par une refonte complète du système de secours, une modernisation des équipements et une revalorisation du statut des sapeurs-pompiers.
Kinshasa mérite mieux que des interventions tardives et inefficaces. La catastrophe du 9 octobre doit servir d’électrochoc pour repenser entièrement l’approche de la sécurité civile en RDC. Car lorsque les sirènes des pompiers retentissent, chaque minute perdue peut coûter des vies humaines et anéantir des années de labeur.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
