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Expropriation RDC: La commission gouvernementale accélère le paiement des indemnités

La Commission gouvernementale chargée de l’expropriation dans le cadre des Rocades Sud-Est et Sud-Ouest de Kinshasa poursuit méthodiquement son processus de dédommagement, un dossier épineux qui met à l’épreuve la capacité de l’État à concilier impératifs de développement et droits des citoyens. Dans un communiqué rendu public ce samedi, l’instance pilotée par le secrétaire général aux Infrastructures Georges Koshi détaille les avancées et les conditions nécessaires à la finalisation des indemnisations.

Le gouvernement joue-t-il sa crédibilité dans ce dossier sensible des expropriations RDC ? La question mérite d’être posée tant les enjeux dépassent la simple question des compensations financières. Il s’agit en réalité d’un véritable test pour l’administration Tshisekedi, confrontée à la difficile équation entre l’accélération des projets d’infrastructure et le respect des procédures légales en matière de dédommagement des populations affectées.

La commission interministérielle appelle désormais les personnes concernées à « régulariser leurs dossiers » pour pouvoir bénéficier des paiements d’indemnités expropriation. Cette formalité administrative, en apparence anodine, révèle pourtant les complexités du processus. Combien de citoyens se retrouvent ainsi prisonniers des méandres bureaucratiques, alors que leurs terres sont déjà affectées par le tracé des futures rocades ?

Un aspect particulièrement sensible concerne les personnes initialement identifiées sans titres fonciers mais ayant depuis régularisé leur situation. La commission leur demande de se présenter au secrétariat technique pour l’enregistrement de ces « documents complémentaires » et leur « alignement aux négociations ». Cette mesure témoigne d’une certaine flexibilité dans l’approche gouvernementale, mais soulève également des questions sur l’efficacité du recensement initial.

« Pour des personnes détentrices des documents délivrés par des administrations autres que celles relevant du ministère des Affaires foncières, la commission interministérielle informe que des dispositions sont en cours pour le démarrage imminent du processus de conversion de ces titres », précise la note officielle. Cette annonce répond-elle à des cas concrets ou constitue-t-elle une simple precaution administrative ? La mise en œuvre de ce processus de conversion sera scrutée à la loupe par tous les observateurs du dossier.

Le communiqué réaffirme solennellement l’engagement de la commission à « indemniser toutes les personnes affectées par ce projet conformément aux instructions du Chef de l’État, Félix Tshisekedi ». Cette référence directe au président de la République ne manquera pas d’être interprétée comme une volonté de donner des gages politiques à une opération qui suscite inevitablement des tensions sociales.

La composition même de la commission d’expropriation illustre la complexité institutionnelle du dossier. Réunissant pas moins de cinq ministères (Infrastructures et Travaux publics, Affaires foncières, Urbanisme et Habitat, Aménagement du territoire) ainsi que des experts de l’Hôtel de ville de Kinshasa et de l’Agence congolaise des Grands travaux, cette structure plurielle peut-elle garantir une coordination efficace ou risque-t-elle au contraire de multiplier les lourdeurs administratives ?

Le processus d’expropriation, tel que décrit par la commission, suit un cheminement apparemment rigoureux : déclaration officielle, sensibilisation, identification des propriétés, mesurage contradictoire, collecte des documents fonciers, négociation des montants, constitution des dossiers et enfin paiement effectif. Mais entre la théorie procédurale et la pratique sur le terrain, l’écart peut être significatif, comme l’ont montré de nombreux précédents dans le domaine des grands travaux en RDC.

La question centrale demeure : les indemnités expropriation proposées correspondent-elles réellement à la valeur marchande des biens concernés ? Les négociations annoncées entre la commission et les propriétaires permettront-elles d’aboutir à des compromis équitables ? Le calendrier des paiements indemnités sera-t-il respecté, évitant ainsi les retards souvent dénoncés dans ce type d’opérations ?

Alors que Kinshasa poursuit sa métamorphose urbaine, le dossier des Rocades Sud-Est et Sud-Ouest constitue un révélateur des capacités de l’État à mener des projets d’envergure dans le respect des droits des populations. La commission gouvernementale parviendra-t-elle à transformer l’essai ou verra-t-elle son action entachée par les traditionnels travers administratifs ? La réponse se jouera dans les prochaines semaines, au rythme des régularisations de dossiers et des premiers paiements effectifs.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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