La lutte contre la poliomyélite en République Démocratique du Congo connaît une avancée significative avec l’organisation par VillageReach d’un atelier d’orientation sur les procédures de décaissement des fonds d’urgence. Cet événement, tenu les 6 et 7 octobre dernier, a réuni des personnels de santé venus des 11 provinces du pays, marquant une étape cruciale dans l’optimisation de la réponse épidémiologique.
Mais pourquoi cet atelier revêt-il une importance capitale ? La réponse se trouve dans les chiffres alarmants de la poliomyelite RDC 2024. Si le pays est passé de 300 cas recensés en 2023 à seulement 26 cas cette année, cette amélioration spectaculaire ne doit pas masquer les défis persistants. Les obstacles financiers continuent en effet d’entraver la mise en œuvre d’une couverture vaccinale totale et d’une réponse rapide face aux nouveaux cas détectés.
Le projet « Round Zero », cadre de cet atelier VillageReach, vise précisément à adresser ces problématiques de gestion financière. Comment fonctionne ce mécanisme innovant ? Il s’agit d’un système conçu pour diagnostiquer et optimiser les procédures de décaissement, permettant une allocation plus rapide et plus transparente des fonds dédiés à la riposte contre la poliomyélite. L’objectif est double : accélérer la réaction face aux urgences sanitaires tout en garantissant un suivi rigoureux de la justification des dépenses.
Les témoignages des participants illustrent l’impact concret de cette initiative. Le Docteur Jean Robert Isadjola, Médecin Chef d’antenne PEV de Mabandaka, exprime sa satisfaction : « Cette formation nous a donné des stratégies pour constituer une ceinture épidémiologique autour des cas, afin d’éviter l’expansion de la maladie dans d’autres localités ». Une approche préventive essentielle quand on connaît la rapidité de propagation du virus de la poliomyélite.
L’atelier a particulièrement abordé la problématique des goulots d’étranglement dans la justification des fonds, un obstacle majeur identifié par les acteurs de terrain. VillageReach, organisation à but non lucratif spécialisée dans l’amélioration de l’accès aux soins de santé, joue ici un rôle pivot. Au-delà du simple décaissement, l’organisation veille à l’utilisation optimale des ressources, à la fiabilité des données guidant les interventions et à l’efficacité des campagnes de vaccination RDC.
Quels sont les partenaires engagés dans cette lutte ? Le Programme Élargi de Vaccination (PEV), l’OMS, l’UNICEF et la Fondation Bill et Melinda Gates apportent leur soutien technique et financier à cette initiative, sous la coordination du ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention sociale. Cette collaboration multilatérale démontre l’importance accordée à l’éradication définitive de la poliomyélite sur le territoire congolais.
La question qui se pose maintenant : comment maintenir cette dynamique positive ? Les spécialistes soulignent la nécessité de pérenniser ces mécanismes de financement rapide tout en renforçant les capacités locales. La vaccination RDC reste en effet un enjeu de santé publique majeur, particulièrement dans les zones reculées où l’accès aux services de santé demeure limité.
Les fonds riposte poliomyelite, lorsqu’ils sont déployés efficacement, permettent non seulement de contenir les cas existants mais également de prévenir de nouvelles contaminations. L’approche « ceinture épidémiologique » mentionnée par le Dr Isadjola représente une innovation prometteuse dans la gestion des cas poliomyelite Congo, offrant une protection élargie autour des foyers identifiés.
En conclusion, cet atelier VillageReach marque une étape déterminante dans la lutte contre la poliomyélite en RDC. La combinaison entre optimisation des processus financiers et renforcement des capacités techniques ouvre la voie à une réponse plus efficace et durable. Pour les populations congolaises, cela se traduit concrètement par une meilleure protection contre cette maladie invalidante et par un système de santé plus résilient face aux urgences sanitaires.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd