Alors que de nombreuses écoles de Kinshasa peinent à offrir des conditions d’apprentissage décentes, une lueur d’espoir apparaît dans trois établissements de la capitale. La Fondation Rawji vient en effet de finaliser la réhabilitation complète de l’École primaire publique Saint-Georges à Kintambo, du Lycée technique de Kalamu et de l’École publique Sona-Pangu à N’Djili. Mais au-delà des murs repeints et des toits refaits, que représentent réellement ces investissements éducatifs en RDC ?
Au total, ce sont 57 salles de classe qui ont été transformées, avec 51 rénovations et 6 nouvelles constructions. Ces travaux permettent désormais à plusieurs milliers d’élèves kinois de bénéficier d’un environnement scolaire moderne et sécurisé. Comment ne pas voir dans ces réalisations une réponse concrète aux défis infrastructurels qui handicapent le système éducatif congolais depuis des décennies ?
Au Lycée technique de Kalamu, la métamorphose est particulièrement frappante. Vingt-deux salles de classe restaurées accueillent désormais 586 élèves dans des conditions radicalement améliorées. Louis-Vincent de Paul Nzakue Obulmfe, préfet des études de l’établissement, ne cache pas son émotion : « La grandeur d’âme et l’humanisme de la Fondation ont redonné vie à notre institution. Nous pouvons enfin enseigner dans la dignité. »
À l’autre bout de la ville, dans la commune de N’Djili, l’École publique Sona-Pangu connaît une renaissance similaire. Quinze salles de classe rénovées profitent à 920 écoliers qui, pour beaucoup, découvrent pour la première fois ce qu’est une véritable salle de classe. Félicien Matondo Ngakwa, directeur de l’établissement, insiste sur la portée symbolique de ces travaux : « La Fondation ne fait pas qu’améliorer les infrastructures, elle bâtit un avenir meilleur pour toute une génération. »
Le troisième établissement bénéficiaire, l’École primaire Saint-Georges à Kintambo, illustre parfaitement l’impact de ces investissements éducatifs en RDC. Vingt salles réhabilitées transforment le quotidien de 2 000 élèves. Benjamin Kadiebue Petumpani, chef d’établissement, parle même de « véritable renaissance » pour son école, autrefois menacée de fermeture en raison de son état de délabrement avancé.
Ces réalisations s’inscrivent dans une stratégie plus large de la Fondation Rawji, créée en 2007 et qui place l’éducation au cœur de son action. Avec déjà plus de 90 projets menés à travers le pays et 106 projets éducatifs financés, l’organisation démontre qu’une approche structurée peut apporter des solutions durables. « Investir dans l’éducation aujourd’hui, c’est préparer un Congo plus fort et plus prospère », affirme la Fondation, résumant ainsi sa philosophie d’action.
Au-delà des écoles rénovées au Congo, la Fondation développe également d’autres programmes d’envergure. Le prix d’excellence a déjà récompensé plus de 1 000 lauréats, tandis que le Programme d’assistance scolaire prend en charge plus de 30 000 enfants. Ces initiatives complémentaires créent un écosystème éducatif cohérent, où l’infrastructure physique et l’accompagnement des élèves vont de pair.
La question qui se pose maintenant est celle de la pérennité et de la reproduction de ces modèles. Les écoles rénovées à Kinshasa serviront-elles de référence pour inspirer d’autres acteurs privés à s’engager dans l’éducation ? Comment garantir que ces investissements éducatifs en RDC créeront un effet d’entraînement sur l’ensemble du système ?
Alors que la rentrée scolaire approche, des milliers d’élèves kinois découvriront des établissements transformés. Derrière chaque salle de classe réhabilitée, c’est une promesse d’avenir qui se concrétise. Mais le chemin reste long, et le défi de l’éducation en RDC nécessitera bien d’autres initiatives de cette envergure pour être relevé durablement.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd