Dans un contexte économique congolais marqué par des défis structurels persistants, le Courant des Démocrates Rénovateurs (CDER) interpelle la Banque Centrale du Congo sur un dossier crucial : la réduction des coûts opérations bancaires RDC. Cette requête, formulée dans une communication officielle, soulève des enjeux fondamentaux pour l’accessibilité financière et la souveraineté monétaire nationale.
Le CDER, formation politique membre de l’Union sacrée de la Nation, pointe du doigt plusieurs postes de dépenses qui pèsent lourdement sur les usagers du système bancaire congolais. Les frais de virement, de transfert interbancaire, de production des relevés bancaires et ceux liés à la simple tenue de compte représentent autant d’obstacles à l’inclusion financière des populations. Comment expliquer que des services essentiels demeurent financièrement inaccessibles pour une large frange de la population alors que le pays aspire à une croissance économique inclusive ?
La proposition du CDER s’étend également à la nécessaire régulation services électroniques Congo, visant particulièrement les plateformes de mobile money telles que M-PESA, Orange Money et Airtel Money. Ces services, bien qu’ayant révolutionné l’accès aux transactions financières, opèrent selon le parti dans une zone grise réglementaire. « Ces plateformes, bien qu’elles jouent un rôle crucial dans l’inclusion financière, opèrent souvent en marge d’une supervision monétaire rigoureuse », alerte le CDER dans sa dépêche.
L’enjeu dépasse la simple question des coûts pour toucher à un phénomène plus structurel : la dollarisation économie congolaise. Le parti de Jean-Lucien Bussa encourage la BCC à intensifier ses efforts pour que le Franc Congolais retrouve ses fonctions fondamentales. La monnaie nationale doit redevenir un étalon de valeur fiable, un intermédiaire d’échange efficace et une réserve de valeur sécurisante. Cette reconquête monétaire passe nécessairement par une régulation plus stricte des circuits parallèles de transaction.
Les récentes performances économiques, saluées par le CDER, offrent un contexte favorable à ces réformes. La maîtrise de l’inflation et l’Franc Congolais appréciation notable constituent des signaux positifs dans le paysage économique national. La baisse du taux d’intérêt directeur de la BCC est perçue comme un levier supplémentaire pour stimuler l’investissement et réduire le coût du crédit. Ces avancées créent les conditions propices à une refonte en profondeur du système financier.
Les CDER BCC recommandations s’inscrivent dans une vision stratégique à moyen et long terme. La régulation des services électroniques n’est pas une fin en soi, mais un moyen de sécuriser les transactions, protéger les consommateurs et garantir la prééminence de la monnaie nationale. Cette approche vise à établir une cohérence globale et systématique du secteur financier, renforçant ainsi le rôle central de la Banque Centrale dans le contrôle de la politique monétaire.
La question fondamentale qui se pose désormais est la suivante : comment concilier innovation financière et stabilité monétaire ? Les services de mobile banking ont indéniablement contribué à démocratiser l’accès aux services financiers, mais leur développement doit s’opérer dans un cadre réglementaire clair. La BCC se trouve face à un défi complexe : encourager l’innovation tout en préservant la souveraineté monétaire et la stabilité du système financier.
L’appel du CDER intervient à un moment charnière pour l’économie congolaise. La réduction des coûts bancaires et la régulation des services électroniques pourraient constituer des leviers puissants pour accélérer l’inclusion financière et renforcer la monnaie nationale. La réponse de la Banque Centrale à ces propositions sera déterminante pour l’avenir du secteur financier congolais et pour la réussite de la lutte contre la dollarisation de l’économie.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
