La vie reprend progressivement son cours dans les localités de Tshomia et Kasenyi, après les violents affrontements qui ont opposé les Forces armées de la RDC aux miliciens de la Convention pour la Révolution Populaire dans la nuit du 5 au 6 octobre 2025. Ces combats, survenus à environ 60 kilomètres de Bunia en Ituri, ont particulièrement visé la base navale des FARDC à Kasenyi, créant un climat de tension extrême dans cette région déjà fragilisée par l’insécurité.
Les FARDC ont réussi à repousser les assaillants, empêchant ainsi la prise de contrôle de ces zones stratégiques par les miliciens. Cette victoire militaire a permis la reprise progressive des activités économiques et sociales dès le mardi 7 octobre. Les écoles ont rouvert leurs portes, le commerce a repris, tandis que la pêche sur le lac Albert et la circulation lacustre et routière entre Bunia, Kasenyi et Tshomia ont été rétablies.
Cependant, cette apparente normalisation cache une réalité plus complexe. Des milliers de déplacés continuent de quitter les sites d’accueil, notamment à Mutanzike, CE39 et Wembley, où plus de deux mille personnes ont déjà fui. Neuf déplacés ont été arrêtés par les services de sécurité, soupçonnés d’abriter des miliciens au sein des populations civiles. Cette situation crée un climat de méfiance généralisée qui compromet les efforts de stabilisation.
Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des FARDC en Ituri, a lancé un appel pressant aux habitants. « Nous exhortons la population à collaborer avec l’armée en dénonçant les éléments suspects », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de cette collaboration pour contrer les miliciens et favoriser le maintien de la paix dans la région.
Parallèlement, des organisations de défense des droits de l’homme dénoncent les pressions exercées par les services de sécurité sur les déplacés. Ces menaces contribueraient à l’exode massif des populations, créant un nouveau cycle de déplacement humanitaire dans une province déjà éprouvée par des années de conflit. Comment concilier impératifs sécuritaires et protection des civils ? La question reste entière alors que la situation continue d’évoluer.
Les récents affrontements Tshomia Kasenyi rappellent la persistance de la menace sécuritaire dans cette région de l’Ituri. La capacité des miliciens CRP à mener des attaques coordonnées contre des positions militaires démontre leur résilience opérationnelle. La base navale des FARDC à Kasenyi, cible privilégiée de ces assauts, symbolise l’enjeu stratégique que représente le contrôle du lac Albert et de ses abords.
Le bilan des déplacés Ituri octobre 2025 s’alourdit quotidiennement, alors que les humanitaires peinent à répondre aux besoins croissants des populations affectées. La sécurité à Bunia Ituri reste précaire malgré les efforts déployés par les forces gouvernementales. Les autorités locales tentent de rassurer les populations tout en maintenant une vigilance accrue face aux risques persistants.
La communauté internationale suit avec attention l’évolution de cette crise sécuritaire qui pourrait avoir des répercussions sur la stabilité de toute la région. Les partenaires techniques et financiers de la RDC s’interrogent sur la durabilité des solutions actuelles et plaident pour une approche plus globale intégrant dimensions sécuritaire, humanitaire et développement.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net