Le gouvernement congolais et le Japon ont scellé un partenariat stratégique pour renforcer la sécurité alimentaire en République Démocratique du Congo. Cet accord, d’une valeur de 2,6 millions de dollars américains, matérialise l’engagement japonais à travers le programme d’assistance alimentaire KR2025, consistant en une livraison de riz thaïlandais de qualité.
La cérémonie de signature, présidée par la ministre d’État Thérèse Kayikwamba Wagner, s’est déroulée en présence de l’ambassadeur du Japon en RDC, Ogawa Hidetoshi. Cette collaboration s’inscrit dans le cadre plus large de l’aide publique au développement japonaise, fondée sur le principe de sécurité humaine qui privilégie l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables.
Quelle portée réelle cet accord aura-t-il sur le terrain ? La ministre Kayikwamba Wagner apporte une réponse concrète : les produits alimentaires fournis ne seront pas simplement distribués, mais vendus pour générer des ressources financières destinées à financer des projets communautaires à fort impact. Cette approche innovante transforme l’aide d’urgence en levier de développement durable.
Le programme KR2025 s’avère particulièrement crucial dans un contexte où la sécurité alimentaire en RDC atteint des niveaux alarmants. Les dernières données des Nations Unies révèlent que 28 millions de Congolais, soit près d’un quart de la population, souffrent d’insécurité alimentaire aiguë. Cette situation critique, principalement alimentée par les conflits persistants et les déplacements massifs de population, requiert des interventions urgentes et structurées.
La coopération Japon-RDC dépasse le simple cadre de l’aide alimentaire. Lors de son intervention, l’ambassadeur Ogawa Hidetoshi a rappelé que ce programme, initié dès 2004, représente l’un des piliers de la relation bilatérale entre les deux pays. « Le Japon est profondément engagé à soutenir les efforts de la RDC pour garantir la sécurité alimentaire, promouvoir le développement durable et bâtir une société résiliente », a-t-il affirmé.
Cette nouvelle phase de coopération s’appuie sur les résultats positifs de la 9e édition de la TICAD, tenue en août à Yokohama, où les discussions bilatérales avaient permis de renforcer la collaboration dans des domaines clés comme l’agriculture, les infrastructures, l’éducation et la santé. Le programme d’aide alimentaire s’inscrit ainsi dans une vision globale de développement.
Comment cette assistance contribuera-t-elle concrètement à l’amélioration des conditions de vie des Congolais ? Au-delà de l’aspect nutritionnel immédiat, la vente du riz thaïlandais permettra de constituer un fonds de financement pour des projets locaux, créant ainsi un cercle vertueux de développement. Cette approche correspond parfaitement aux objectifs de durabilité que les deux parties souhaitent atteindre.
La ministre Kayikwamba Wagner a salué « la solidarité agissante du Japon envers la RDC », soulignant que cette assistance « participe également à la reconstruction sociale et économique de notre pays ». Cette coopération, fondée sur la confiance mutuelle et la complémentarité des visions, illustre la maturité des relations entre Kinshasa et Tokyo.
Face à l’urgence alimentaire qui frappe le pays, cette aide japonaise arrive à point nommé. Les conflits dans l’est du pays continuent de perturber les activités agricoles et d’entraîner des déplacements massifs de population, exacerbant la vulnérabilité des ménages. Le programme KR2025 représente donc une bouée de sauvetage essentielle pour des millions de Congolais.
La pérennité de cette coopération témoigne de l’engagement constant du Japon aux côtés de la RDC. Comme l’a rappelé l’ambassadeur japonais, ce partenariat évolue constamment pour répondre aux besoins changeants du peuple congolais, dans un esprit de gagnant-gagnant qui caractérise les relations internationales modernes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
