Les cris des enfants résonnent encore dans les ruines de ce qui fut leur maison. À Mushie, cité martyre de la province du Maï-Ndombe, le désarroi se lit sur chaque visage. « Nous avons tout perdu en quelques heures », témoigne une mère de famille, le regard vide, devant les décombres de sa modeste habitation. Jeudi dernier, des pluies diluviennes se sont abattues sur la localité, transformant le quotidien de milliers de personnes en cauchemar.
Le bilan officiel fait froid dans le dos : 1.148 maisons réduites à l’état de gravats, 26 établissements scolaires endommagés, 10 lieux de culte anéantis et 26 blessés recensés. Parmi les victimes, des femmes et des enfants, souvent touchés par l’effondrement soudain des murs de leurs habitations. Comment une communauté entière peut-elle se relever d’une telle tragédie ?
La situation humanitaire devient chaque jour plus préoccupante. Les familles d’accueil, submergées par l’afflux de sinistrés, tentent tant bien que mal de partager le peu qu’elles possèdent. « Nous dormons à quinze dans une maison prévue pour six personnes », confie un habitant dont la famille a ouvert ses portes à plusieurs voisins démunis.
Le secteur éducatif est paralysé. Des milliers d’élèves se retrouvent privés de salles de classe, leurs cahiers et manuels scolaires ensevelis sous les décombres. Les bâtiments administratifs n’ont pas été épargnés, notamment le bureau central de l’hôpital général de Mushie, pourtant essentiel pour coordonner les secours.
Alexis Mputu, porte-parole du gouvernement provincial, ne cache pas son inquiétude. « Le rapport complet a été transmis au gouvernement central », précise-t-il, soulignant l’urgence d’une intervention rapide. La détresse des populations sinistrées contraste avec les lenteurs administratives. Combien de temps devront-elles attendre avant de voir une aide concrète ?
À Inongo, Jacquemain Shabani avait annoncé une assistance gouvernementale imminente. Le patron de la sécurité locale avait informé la population de la visite prochaine du Vice-ministre de l’Intérieur. Mais sur le terrain, les besoins immédiats s’accroissent : abris, nourriture, soins médicaux et soutien psychologique deviennent prioritaires.
Cette catastrophe naturelle en République Démocratique du Congo soulève des questions plus larges sur la prévention des risques et l’urbanisation dans des zones vulnérables. Les dégâts pluvieux à Mushie rappellent cruellement la fragilité des infrastructures face aux caprices du climat. Alors que la saison des pluies se poursuit, d’autres localités pourraient-elles connaître le même sort ?
La solidarité locale s’organise tant bien que mal, mais elle ne suffit pas face à l’ampleur des dégâts. Les autorités provinciales et nationales sont désormais attendues au tournant. Leur capacité à répondre efficacement à cette urgence humanitaire sera scrutée par une population qui, une fois de plus, doit compter sur sa propre résilience pour survivre.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd