Dans la quiétude d’une matinée de cours au Collège Saint Fabrina à Mont-Ngafula, un bruit sec a retenti, suivi d’un nuage blanc et âcre. « Mes yeux brûlaient, je ne voyais plus rien, tout le monde criait et courait », témoigne Marie, élève en classe de 4e, encore sous le choc. Ce mardi 1er octobre 2025, une grenade lacrymogène a été déclenchée en pleine salle de classe, plongeant l’établissement dans le chaos et entraînant l’hospitalisation de quinze élèves. Comment un tel incident a-t-il pu se produire au cœur d’un lieu d’apprentissage ?
La plupart des victimes, des adolescents âgés de 15 à 19 ans, ont été évacuées en urgence vers des centres de santé locaux, dont l’hôpital Monkole. Selon les premiers éléments, trois élèves étaient dans un état critique, mais les médecins rapportent une amélioration rapide de leur état. « À ce jour, la majorité des jeunes sont en voie de rétablissement et devraient retrouver leurs familles dans les prochains jours », affirme une source médicale sous couvert d’anonymat. Cet incident au Collège Saint Fabrina soulève des questions brûlantes sur la sécurité dans nos écoles.
Les autorités locales se sont rapidement mobilisées. Le bourgmestre de Mont-Ngafula, Séverin Lumbu Malamba, s’est rendu sur place pour constater les dégâts et rassurer les parents. « Aucun décès n’est à déplorer, et nous veillons à ce que tous les élèves reçoivent les soins nécessaires », a-t-il déclaré, tout en annonçant l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances exactes de cet événement. L’auteur présumé, un élève finaliste, aurait introduit la grenade lacrymogène dans l’enceinte de l’école, un acte qui interroge sur la facilité d’accès à des objets dangereux.
Au-delà du choc immédiat, cet incident met en lumière des failles profondes dans la sécurité scolaire à Kinshasa. Comment est-il possible que des engins lacrymogènes, normalement réservés aux forces de l’ordre, se retrouvent entre les mains d’élèves ? Les parents d’élèves expriment leur colère et leur inquiétude. « Nos enfants ne sont plus en sécurité nulle part, même pas à l’école », s’indigne Jean-Pierre, père de deux adolescents scolarisés dans la région. Cette grenade lacrymogène en milieu scolaire n’est malheureusement pas un cas isolé ; elle reflète une tendance inquiétante où la violence s’invite dans les espaces éducatifs.
Le promoteur du collège, Makuebo Kumbu Fabrice, a assuré que des mesures correctives étaient en cours, incluant un renforcement des contrôles à l’entrée et des sensibilisations sur les risques liés aux objets prohibés. « Nous ne pouvons pas laisser de tels incidents se reproduire. La sécurité de nos élèves est notre priorité absolue », a-t-il insisté. Pourtant, les questions persistent : les établissements sont-ils équipés pour prévenir de tels drames ? Les politiques de sécurité sont-elles adaptées face à la montée de tels faits divers scolaires en RDC ?
Cet événement tragique au Collège Saint Fabrina sert de rappel cruel : la protection des enfants dans les écoles congolaises doit devenir une priorité nationale. Alors que les élèves hospitalisés à Mont-Ngafula reprennent peu à peu une vie normale, il est impératif que les autorités, les éducateurs et les communautés unissent leurs efforts pour garantir des environnements d’apprentissage sûrs. Sinon, combien d’autres incidents de ce type devrons-nous déplorer avant que des actions concrètes ne soient prises ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
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