Le monde du football kinois vient d’être secoué par une annonce fracassante : Paul Kasembele, président de coordination du DCMP, jette l’éponge. Dans une déclaration choc rendue publique mardi, le dirigeant a confirmé son intention de ne pas solliciter un nouveau mandat à la tête du club mythique de Kinshasa.
Qu’est-ce qui a bien pu pousser cet homme, élu à l’unanimité il y a à peine plus d’un an, à tourner ainsi le dos au club qu’il affectionne tant ? La réponse se trouve dans l’amertume profonde qui transpire de ses propos. Le projet phare de sa présidence – la transformation du club en société sportive – n’a jamais vu le jour, créant une fracture insurmontable au sein de l’instance dirigeante.
« Je pardonne toutes les personnes qui m’ont fait du mal », a déclaré Kasembele avec une dignité qui ne masque qu’à peine sa déception. Des mots lourds de sens qui en disent long sur le climat délétère ayant régné au conseil d’administration. Le président sortant n’a pas mâché ses mots, pointant du doigt certains administrateurs qu’il accuse d’avoir « privilégié leurs intérêts personnels au détriment de l’intérêt du club ».
La situation est devenue si tendue que Kasembele a fini par bouder les réunions du conseil. Imaginez : un président qui ne participe plus aux décisions cruciales de son propre club ! Cette crise de gouvernance au DCMP illustre parfaitement les défis structurels auxquels font face de nombreux clubs congolais.
Pourtant, malgré cette tempête, Kasembele promet d’assurer la gestion des affaires courantes jusqu’à la passation de pouvoirs. Il appelle même de ses vœux une transition « civilisée et responsable » lors de la prochaine assemblée générale élective. Preuve que son attachement au club dépasse les rancœurs personnelles.
Quelles conséquences cette démission présidentielle au DCMP va-t-elle avoir sur l’avenir du club ? La question est sur toutes les lèvres des supporters des Immaculés. Kasembele lui-même a souligné l’importance cruciale de sa réforme avortée pour « garantir une meilleure gouvernance et assurer la pérennité du club ». Des mots qui résonnent comme un avertissement pour ses successeurs.
Avant de quitter le navire, le président sortant s’est engagé à présenter officiellement l’effectif complet du club, incluant les joueurs qu’il a personnellement mis à disposition. Une dernière preuve de son dévouement envers les couleurs bleu et blanc.
Rappelons que Paul Kasembele avait été porté à la tête du DCMP le 20 juillet dernier, succédant à Vidiye Tshimanga qui avait démissionné en janvier 2022. Son mandat, bien que court, restera marqué par cette tentative de modernisation du club et ces tensions internes qui ont finalement eu raison de sa volonté.
La succession de Paul Kasembele s’annonce donc comme un moment décisif pour l’avenir du DCMP. Les prochains mois diront si le club saura tirer les leçons de cette crise de gouvernance ou s’il continuera à naviguer à vue dans les eaux troubles du football congolais. Une chose est sûre : les supporters méritent mieux que ces guerres intestines qui fragilisent leur club de cœur.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net