Une situation dramatique se joue en ce moment même à Kisengo, dans le territoire de Nyunzu au Tanganyika. Comment 549 élèves peuvent-ils poursuivre leur éducation lorsque leur école n’existe plus ? La question se pose avec une urgence croissante depuis que les bâtiments de l’EP Lwamba Mulonda se sont effondrés sous l’effet de pluies diluviennes, privant toute une communauté de son lieu d’apprentissage.
Le directeur Bonnet Katumbwe décrit une scène de désolation : « Mon école est entièrement emportée par le vent. Nous ne savons pas à quel saint nous vouer. Ce matin encore, les élèves errent à l’extérieur, faute de locaux. » Ses mots traduisent l’impuissance face à cette catastrophe qui frappe de plein fouet le système éducatif local. L’établissement fonctionnait pourtant en double vacation pour accommoder tous les enfants, une organisation qui témoignait déjà des défis infrastructurels auxquels fait face l’éducation en milieu rural congolais.
L’effondrement de l’école Kisengo n’est malheureusement pas un incident isolé. Combien d’autres établissements scolaires en RDC risquent-ils de connaître le même sort pendant cette saison des pluies ? La question mérite d’être posée alors que les autorités sont interpellées sur la fragilité chronique des infrastructures éducatives dans les zones rurales du pays. Les toitures et murs des deux bâtiments, abritant chacun trois salles de classe, ont cédé complètement, transformant en gravats ce qui était encore récemment un lieu de savoir et d’avenir.
Face à cette urgence éducative dans le Tanganyika, quelles solutions immédiates peuvent être mises en œuvre ? Le directeur Katumbwe lance un cri d’alarme : « Nous demandons une assistance urgente des autorités nationales et provinciales pour sauver l’année scolaire de ces enfants. » La construction rapide de nouveaux bâtiments ou l’installation de structures temporaires apparaissent comme les seules alternatives pour éviter une année blanche qui compromettrait l’avenir de centaines d’élèves.
La situation à Kisengo soulève des interrogations plus fondamentales sur l’état des investissements dans le secteur éducatif congolais. Jusqu’à quand les établissements scolaires en milieu rural devront-ils fonctionner dans des conditions précaires, vulnérables aux aléas climatiques ? L’incident met en lumière la nécessité d’une politique durable d’entretien et de construction des infrastructures scolaires, particulièrement dans des régions comme le Tanganyika où les défis logistiques s’ajoutent aux contraintes budgétaires.
Alors que la saison des pluies se poursuit, la menace d’abandon scolaire plane sur Kisengo. Sans intervention rapide, comment ces 549 élèves pourront-ils retrouver le chemin de l’école ? La réponse à cette question engage non seulement l’avenir immédiat de ces enfants, mais aussi la crédibilité du système éducatif national face à ses obligations fondamentales. La destruction des infrastructures scolaires à Kisengo représente un test pour la capacité de réponse des autorités face aux crises éducatives locales.
Au-delà de l’urgence, cet effondrement d’école dans le Tanganyika interroge sur la résilience du système éducatif congolais dans son ensemble. Les établissements scolaires doivent-ils continuellement compter sur la débrouillardise face aux éléments naturels ? L’incident de Kisengo devrait servir de catalyseur pour une réflexion plus large sur les normes de construction et la planification préventive dans le secteur éducatif national.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net