Une nuit de vendredi à samedi qui devait être ordinaire a viré au drame sanglant dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Aux alentours d’une heure du matin, les détonations d’une arme automatique ont brutalement rompu le silence nocturne de Lubero-centre, semant la panique parmi les habitants du secteur.
Selon plusieurs témoins locaux, un militaire de l’unité d’infanterie des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a ouvert le feu dans un bistrot fréquenté par des membres des forces de sécurité. La cible de ces tirs mortels ? Deux de ses propres collègues commandos, abattus dans ce qui apparaît comme un règlement de comptes meurtrier.
Les premières investigations pointent vers une dispute violente autour de femmes comme élément déclencheur de cette tragédie. Comment une simple altercation a-t-elle pu dégénérer en une telle violence militaire des FARDC ? La question hante désormais la communauté locale, déjà éprouvée par l’insécurité chronique dans la région.
Les corps sans vie des deux victimes ont été immédiatement transportés à la morgue de l’hôpital général de Lubero, où ils ont été formellement identifiés comme étant des éléments des forces gouvernementales. Une procédure judiciaire a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de cette tuerie dans un bistrot du Nord-Kivu.
L’administrateur militaire du territoire, le lieutenant-colonel Kiwewa Mitela Alain, a confirmé les faits dans une déclaration officielle. Il a précisé que l’auteur des coups de feu avait été rapidement maîtrisé par ses compagnons d’armes présents sur les lieux, évitant ainsi une escalade de violence supplémentaire.
Le suspect a été transféré à l’auditorat militaire de Lubero où une instruction judiciaire approfondie a été ouverte. Cette procédure vise à établir les responsabilités exactes dans cet incident qui jette une lumière crue sur les tensions internes au sein des unités déployées dans la région.
Cet événement tragique s’inscrit malheureusement dans une série inquiétante de bavures de l’armée congolaise enregistrées depuis le début du mois de septembre dans le territoire de Lubero. La sécurité dans ce territoire est-elle en train de se dégrader au sein même des forces censées la garantir ?
Le 8 septembre dernier, un militaire avait déjà abattu sa propre épouse à Kanyatsi dans des circonstances similaires. Deux jours plus tard, le 10 septembre, un autre soldat avait tué un civil à bout portant dans le village de Lima, situé à environ six kilomètres de Njiapanda.
Ces incidents répétés de violence militaire des FARDC interrogent sur le dispositif de contrôle et de suivi psychologique des hommes en armes déployés dans cette zone en proie à multiples défis sécuritaires. Les bavures de l’armée congolaise semblent prendre une proportion alarmante dans cette partie du Nord-Kivu.
La population locale, déjà traumatisée par les activités des groupes armés, doit désormais composer avec cette nouvelle menace venue de l’intérieur même des forces régulières. Comment restaurer la confiance entre civils et militaires après de tels drames ?
Les autorités militaires promettent une enquête rigoureuse et des sanctions exemplaires pour préserver l’image des FARDC et rassurer les populations. Mais les récents antécédents d’impunité dans des affaires similaires laissent planer un doute sur l’efficacité des mesures promises.
Cet incident de Lubero soulève des questions fondamentales sur la discipline au sein des troupes et la nécessité de renforcer les mécanismes de prévention des violences internes. La sécurité du territoire Lubero passe aussi par une meilleure maîtrise des hommes en uniforme.
Alors que la région du Nord-Kivu continue de faire face à de multiples défis sécuritaires, cette tuerie dans un bistrot vient rappeler cruellement que la menace peut parfois venir de là où on l’attend le moins. Les bavures armée congolaise doivent-elles être considérées comme un phénomène isolé ou comme le symptôme d’un malaise plus profond ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd