« Hier soir, nous avons connu un ouragan très dangereux. Il y a eu écroulement de plusieurs maisons, des centaines de maisons. » La voix tremblante de Mao Ngono, président de la nouvelle société civile de Mushie, résonne comme un cri d’alarme dans le silence qui suit la tempête. Ce jeudi 25 septembre, une violente intempérie s’est abattue sur la cité de Mushie, dans la province de Maï-Ndombe, transformant en quelques heures le quotidien de milliers d’habitants en un cauchemar. Les toitures volent, les murs s’effondrent, et avec eux, les espoirs d’une communauté déjà fragile. Comment une population peut-elle survivre à une telle dévastation ?
Les dégâts matériels sont colossaux. Des centaines de maisons, bâties souvent avec des moyens précaires, ont été réduites à l’état de gravats. Les écoles, lieux d’avenir pour la jeunesse, ne sont plus que des souvenirs. Les églises, symboles de foi et de rassemblement, ont cédé sous la force des vents. Parmi les infrastructures critiques touchées, le bureau central de l’hôpital général de Mushie a été entièrement détruit, privant la population d’un accès vital aux soins de santé. Le bâtiment en construction de l’église kimbanguiste, qui devait être un lieu de culte moderne, n’est plus qu’un amas de béton et de ferraille. Cette catastrophe naturelle en RDC expose cruellement la vulnérabilité des équipements publics face aux caprices du climat.
Les sinistrés de Mushie errent aujourd’hui parmi les débris, cherchant désespérément à sauver le peu qui reste. « Même notre bureau central de l’hôpital général, nous l’avons perdu », déplore Mao Ngono, dont l’organisation a immédiatement mobilisé quatre équipes pour évaluer l’étendue des dégâts. Si aucun décès n’a été enregistré, plusieurs blessés ont été signalés, rappelant que derrière chaque mur écroulé se cache une histoire humaine brisée. Les familles, déjà confrontées à la pauvreté, se retrouvent sans abri, sans nourriture, sans perspective. La tempête Mushie n’a pas seulement emporté des biens ; elle a volé la dignité de ceux qui luttent chaque jour pour survivre.
Face à cette urgence, la nouvelle société civile plaide pour une assistance immédiate. Mao Ngono insiste : « Plusieurs ménages seront dans l’incapacité de reconstruire leurs habitations. » Son appel résonne comme un test pour la solidarité nationale et internationale. Mais au-delà de l’aide d’urgence, cette ouragan au Congo soulève des questions plus profondes. Pourquoi les infrastructures sont-elles si fragiles ? Existe-t-il des plans de prévention contre les catastrophes naturelles en RDC ? Les dégâts dans le Maï-Ndombe ne sont-ils pas le symptôme d’un abandon plus large des zones rurales ?
La réponse des autorités se fait attendre, tandis que la population compte sur sa propre résilience. Cette tempête, bien que localisée, illustre les défis environnementaux et sociaux auxquels fait face la République Démocratique du Congo. Alors que le bilan définitif se précise, une chose est certaine : les sinistrés de Mushie ont besoin de plus que des promesses. Ils exigent des actions concrètes pour reconstruire non seulement leurs maisons, mais aussi leur confiance en l’avenir. Cette catastrophe doit servir de catalyseur pour renforcer la preparedness aux désastres naturels, afin qu’aucune autre communauté ne subisse un tel sort.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
