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RDC : Le Haut-Katanga lance la révolution agricole avec des tracteurs locaux

Le secteur agricole congolais amorce une transformation structurelle avec le lancement officiel de la campagne agricole 2025-2026. C’est dans la ferme Mwasa, au territoire de Kipushi dans le Haut-Katanga, que le Ministre d’État de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Muhindo Nzangi, a symboliquement remis un premier lot de tracteurs aux producteurs du Grand Katanga. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie gouvernementale de mécanisation de l’agriculture, véritable colonne vertébrale du programme d’autosuffisance alimentaire 2027.

Devant un parterre d’agriculteurs et d’autorités locales visiblement satisfaites, le ministre a martelé son message : « La révolution agricole a commencé. D’ici deux ans, nous devons produire localement le maïs, le riz, les haricots et le manioc. » Une déclaration qui résonne comme un défi lancé à la dépendance alimentaire actuelle, particulièrement vis-à-vis des importations de maïs zambien qui pèsent lourdement sur la balance commerciale du pays.

Mais cette distribution de tracteurs dans le Haut-Katanga n’est que la partie émergée de l’iceberg. Le gouvernement congolais a en effet conclu un partenariat industriel stratégique pour la fabrication locale de tracteurs dès cette année, accompagné d’une commande ferme de 3 000 unités supplémentaires. Cette approche duale – importation immédiate combinée à une production nationale – dessine les contours d’une politique agricole ambitieuse. Comment la RDC peut-elle transformer son potentiel agricole en réalité économique tangible ?

L’analyse économique révèle l’urgence de cette mécanisation de l’agriculture au Congo. Avec seulement 10% des terres arables actuellement exploitées, le pays dépense chaque année des centaines de millions de dollars en importations alimentaires. La mécanisation apparaît donc comme le levier indispensable pour augmenter les surfaces cultivées et améliorer la productivité. Le ministre Muhindo Nzangi l’a affirmé sans ambages : « Je suis prêt à prendre tous les actes nécessaires pour encourager la production agricole. »

Sur le terrain, les réactions des bénéficiaires illustrent l’impact concret de cette politique. Une productrice locale, émue, témoigne : « C’est une première pour notre province. Nous sommes émus et reconnaissants. » Ces mots simples cachent une réalité économique complexe : la mécanisation pourrait multiplier par cinq le rendement à l’hectare, selon les experts du secteur. L’agriculture du Grand Katanga, riche de ses terres fertiles mais handicapée par l’archaïsme des techniques, se trouve à un tournant historique.

La campagne agricole 2025-2026 se déploie ainsi comme un laboratoire à ciel ouvert de la nouvelle politique agricole congolaise. L’objectif affiché de construire une agriculture « moderne, résiliente et inclusive » nécessitera cependant bien plus que des tracteurs. La formation des agriculteurs, l’organisation des filières, l’accès au crédit et la maîtrise de l’eau constituent autant de défis qui devront être relevés simultanément. La mécanisation n’est qu’un premier pas, certes essentiel, vers l’autosuffisance alimentaire 2027.

Quelles seront les retombées économiques de cette politique pour la RDC ? À court terme, l’investissement dans la mécanisation de l’agriculture devrait créer des emplois directs et indirects, stimuler l’industrie locale et réduire la facture des importations. À moyen terme, une augmentation de 20 à 30% de la production céréalière nationale semble réaliste, selon les projections du ministère. Mais le véritable enjeu réside dans la transformation structurelle de l’économie congolaise, aujourd’hui encore trop dépendante du secteur minier.

La réussite de cette campagne agricole 2025 dans le Haut-Katanga servira de test décisif pour l’ensemble du programme gouvernemental. Si les tracteurs distribués permettent effectivement d’augmenter significativement les rendements, le modèle pourrait être étendu à l’ensemble des provinces. L’agriculture congolaise se trouve ainsi à la croisée des chemins : elle peut soit confirmer son statut de parent pauvre de l’économie, soit devenir le fer de lance du développement national. Le choix est désormais entre les mains des acteurs de terrain, soutenus par une volonté politique affichée.

Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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