Ce lundi 22 septembre, le soleil tape dur sur l’avenue de Kintambo Magasin. Sous le regard impassible des policiers en gilets verts, les conducteurs s’arrêtent un à un. « Montrez votre permis de conduire, s’il vous plaît », lance un agent, machine de validation en main. Scène banale dans beaucoup de capitales, mais historique à Kinshasa où le contrôle du nouveau permis de conduire vient de démarrer.
« Nous vérifions l’authenticité avec nos appareils. La formation s’est terminée la semaine dernière, maintenant place à l’application sur le terrain », confie un major sous couvert d’anonymat. Les conducteurs coopèrent, mais l’opération semble encore hésitante. Comment expliquer ce démarrage timide du contrôle permis Kinshasa ?
Pourtant, à quelques kilomètres de là, sur le boulevard Triomphal ou au rond-point Mandela, aucune opération de contrôle n’est visible. Cette disparité géographique interroge sur l’uniformité de l’application de la loi. La sécurité routière Kinshasa serait-elle à deux vitesses ?
Pour l’instant, pas de sanctions pour les contrevenants. « On sensibilise surtout », précise un policier. Une approche pédagogique qui contraste avec les habitudes souvent répressives. Mais jusqu’à quand cette clémence durera-t-elle ?
Les conducteurs rencontrés sur place adhèrent globalement au principe. « C’est une bonne chose pour la sécurité », reconnaît un motard. Mais leur soutien s’arrête là où commencent les difficultés pratiques. « Quand on paie pour obtenir le nouveau permis Congo, ça peut prendre une semaine sans recevoir le document », déplore-t-il.
Les retards administratives deviennent le principal point de crispation. Face à l’afflux des demandes, les sites de délivrance semblent dépassés. « Il faut ouvrir d’autres centres », plaide un automobiliste. La police circulation RDC se retrouve ainsi à devoir gérer les conséquences d’un système encore perfectible.
Certains usagers dénoncent également des contrôles abusifs par des services non habilités. Cette confusion ajoute à la méfiance générale. Le permis de conduire RDC, censé simplifier les choses, devient source de nouvelles complications.
Au-delà des tracasseries administratives, se pose la question fondamentale de la sécurité routière. Kinshasa compte parmi les villes africaines où les accidents de la route font le plus de victimes. Le nouveau permis représente-t-il une réelle avancée ou simplement une formalité supplémentaire ?
La réussite de cette réforme dépendra de sa capacité à s’universaliser. Un contrôle qui ne touche que certains quartiers risque de perdre toute crédibilité. L’enjeu dépasse la simple possession d’un document : il s’agit de construire une culture commune de la sécurité routière.
Alors que le soleil descend sur Kintambo, les policiers rangent leurs machines. Demain, le contrôle reprendra, peut-être sur d’autres artères. Le chemin vers une circulation apaisée à Kinshasa semble encore long, mais chaque vérification représente un pas vers une ville plus sûre.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net