Lors de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le président congolais Félix Tshisekedi a déployé une stratégie diplomatique audacieuse, plaidant pour un lien indissoluble entre l’exploitation des minerais stratégiques et la consolidation de la paix en République démocratique du Congo. Cette intervention, teintée d’un réalisme politique assumé, place la RDC au cœur des enjeux géoéconomiques contemporains, où les ressources naturelles deviennent un levier de stabilisation régionale. Félix Tshisekedi ONU a ainsi rappelé que la richesse minière du pays, notamment en cobalt, coltan et lithium, ne saurait prospérer dans un climat d’insécurité persistante dans l’est congolais.
Dans son allocution, le chef de l’État a martelé que « la paix et les minerais stratégiques RDC sont les deux faces d’une même médaille », une métaphore qui résume sa vision d’une gouvernance resource-based. Il a exhorté la communauté internationale, et particulièrement les États-Unis, à soutenir un cadre de coopération où l’accès aux minerais essentiels à la transition énergétique mondiale serait conditionné à des investissements directs dans les infrastructures, la sécurité, et le développement humain. Cette approche, qualifiée de « minerais contre paix », vise à rompre avec le paradoxe d’une RDC assise sur un trésor minier tout en étant minée par des conflits armés. Les relations RDC États-Unis sont ainsi appelées à se redéfinir autour d’un partenariat gagnant-gagnant, où Washington garantirait des débouchés stables pour les minerais congolais en échange d’un appui à la pacification.
Pourtant, ce plaidoyer soulève des interrogations critiques. L’exploitation minière RDC a historiquement été une source de tensions plutôt que de cohésion sociale. Félix Tshisekedi joue-t-il un rôle d’équilibriste en tentant de canaliser les convoitises étrangères vers des objectifs de paix Congo ? Certains observateurs pointent le risque d’une nouvelle dépendance, où les intérêts économiques pourraient primer sur la souveraineté nationale. Le président a néanmoins assuré que des mécanismes de transparence et de redistribution équitable seraient instaurés, citant la nécessité de « libérer le potentiel minier au service des populations congolaises ». Cette rhétorique, bien rodée, contraste avec les réalités sur le terrain, où les groupes armés continuent de tirer profit du trafic illicite.
La dimension régionale n’est pas en reste. Tshisekedi a fermement dénoncé le Rwanda, accusé de saboter les efforts de paix through son soutien présumé aux milices. Cette accusation, récurrente dans le discours diplomatique congolais, ajoute une couche de complexité aux négociations. La communauté internationale, notamment l’ONU, est sommée de prendre position, ce qui pourrait influencer l’équilibre des pouvoirs dans la région des Grands Lacs. Le lien entre minerais stratégiques RDC et paix devient ainsi un enjeu de sécurité collective, où les rivalités géopolitiques pourraient soit faciliter, soit entraver la résolution des conflits.
À plus long terme, la réussite de cette initiative dépendra de la capacité de Kinshasa à imposer sa gouvernance sur l’ensemble du territoire. Les prochains mois seront cruciaux pour évaluer si les promesses d’investissement se concrétisent et si la paix Congo devient une réalité tangible. Félix Tshisekedi mise sur un alignement des planètes diplomatiques, mais le chemin reste semé d’embûches, entre pressions internationales et résistances internes. La question centrale demeure : cette stratégie de linkage marquera-t-elle un tournant dans l’histoire tourmentée de la RDC, ou n’est-elle qu’un épisode de plus dans le cycle des espoirs déçus ?
En conclusion, le plaidoyer de Tshisekedi à l’ONU représente une tentative ambitieuse de réconcilier économie et sécurité. Si elle aboutit, elle pourrait servir de modèle pour d’autres États riches en ressources mais fragilisés par des conflits. Cependant, les défis de mise en œuvre sont colossaux, nécessitant une coordination sans faille entre acteurs locaux et internationaux. L’exploitation minière RDC, souvent synonyme de malédiction, pourrait-elle devenir un vecteur de renaissance ? Seul l’avenir le dira, mais une chose est sûre : les yeux du monde sont rivés sur la RDC, où minerais et paix s’entremêlent dans un ballet géopolitique des plus complexes.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: https://www.rfi.fr/fr/afrique/20250924-%C3%A0-new-york-f%C3%A9lix-tshisekedi-pousse-washington-%C3%A0-lier-minerais-strat%C3%A9giques-et-paix-en-rdc?utm_source=chatgpt.com