La République Démocratique du Congo vient de franchir une étape cruciale dans la lutte contre le choléra RDC avec la validation, ce mardi 23 septembre, d’un plan multisectoriel d’urgence destiné à contrer les flambées épidémiques. Cette initiative, coordonnée par le Comité national d’action de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement (CNAEHA), intervient dans un contexte particulièrement alarmant où 14 provinces sur 26 sont actuellement touchées par cette maladie diarrhéique.
Comment expliquer l’urgence d’un tel plan urgence choléra ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 35 000 cas recensés à ce jour, principalement dans des zones à fort trafic humain, des régions en pénurie d’eau potable et des milieux confrontés à une insalubrité chronique. Ces conditions créent un terrain propice à la propagation rapide de cette bactérie qui se transmet par l’eau contaminée.
Le principal objectif de ce plan ambitieux est clair : ramener le nombre de cas à zéro sur l’ensemble du territoire national. Pour y parvenir, les autorités misent sur une réponse coordonnée, rapide et durable mobilisant plusieurs secteurs d’activité. Mais pourquoi cette approche multisectorielle est-elle essentielle ? Tout simplement parce que le choléra n’est pas qu’un problème médical – c’est avant tout une maladie liée aux conditions de vie.
Le document validé couvre la période de septembre à décembre 2025 et résulte d’une large concertation nationale menée avec l’appui des partenaires traditionnels du pays. Un constat préoccupant a émergé de ces discussions : la faible circulation de l’information, les rumeurs, la désinformation et le manque d’adhésion communautaire entravent considérablement l’efficacité de la riposte, malgré les efforts du secteur santé.
La RDC lutte contre le épidémie choléra 2025 depuis 1973, année où les premiers cas ont été signalés dans le Kongo central avant de s’étendre à l’Est du pays en 1978. Alors que plusieurs nations africaines sont parvenues à éliminer cette maladie, la RDC continue de rapporter annuellement une moyenne de 20 000 cas et environ 100 décès. Cette persistance interpelle sur les défis structurels de santé publique Congo.
Quelles sont les innovations de ce nouveau plan par rapport au Plan multisectoriel d’élimination du choléra (PMSEC) mis en place depuis 2008 ? L’accent est mis sur l’action préventive en amont, avec une meilleure coordination entre les différents acteurs. La stratégie vise à rompre la chaîne de transmission en améliorant l’accès à l’eau potable, en promouvant l’hygiène et en renforçant les systèmes d’assainissement.
Les maladies diarrhéiques RDC représentent un défi majeur de santé publique, et le choléra en est la manifestation la plus aiguë. Sa persistance révèle les inégalités d’accès aux services de base et la vulnérabilité des populations les plus démunies. Comment alors espérer venir à bout de cette maladie sans s’attaquer aux causes profondes que sont la pauvreté et le manque d’infrastructures ?
La réussite de ce plan d’urgence dépendra de plusieurs facteurs clés : la mobilisation des ressources financières nécessaires, l’engagement politique à tous les niveaux, l’adhésion des communautés locales et la coordination efficace entre les différents ministères et partenaires. La vaccination ciblée reste importante, mais elle ne suffira pas sans une amélioration durable des conditions d’hygiène.
Quelles recommandations pratiques pour les populations confrontées au risque de choléra ? Il est essentiel de bouillir l’eau de consommation, de se laver régulièrement les mains avec du savon, de bien cuire les aliments et de consulter immédiatement un centre de santé en cas de diarrhée aqueuse aiguë. La déshydratation provoquée par le choléra peut tuer en quelques heures sans traitement approprié.
Ce nouveau plan représente donc un espoir pour des millions de Congolais exposés à cette maladie évitable. Sa mise en œuvre effective pourrait marquer un tournant décisif dans la lutte contre le choléra en RDC, à condition que les engagements se traduisent en actions concrètes sur le terrain. La bataille contre cette maladie millénaire est avant tout une bataille pour la dignité humaine et le droit à la santé.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net