Le portefeuille de la Banque Africaine de Développement en République Démocratique du Congo affiche un paradoxe inquiétant : 1,6 milliard de dollars d’engagements, mais seulement 25% de décaissement effectif. Cette réalité économique a dominé les discussions entre la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka et la délégation de la BAD menée par Léandre Bassolé, lors d’une rencontre cruciale ce lundi 22 septembre 2025.
Comment expliquer ce gap entre les engagements financiers et leur matérialisation sur le terrain ? La réponse réside dans les complexités administratives et les goulots d’étranglement structurels qui entravent l’exécution des projets de développement. Cette situation représente un frein majeur à l’amélioration des conditions de vie des populations congolaises, alors que les besoins en infrastructures et services sociaux restent immenses.
La coopération RDC BAD traverse donc un moment décisif. Léandre Bassolé, Directeur général pour l’Afrique centrale, a martelé l’urgence d’accélérer le rythme : « Le retard dans l’utilisation de ces ressources entraîne inévitablement le retard dans l’amélioration des conditions de vie des populations. » Un constat sans appel qui appelle à une action concertée et déterminée.
Face à ce défi, le gouvernement Suminwa affiche une volonté claire de rupture. Les instructions données par la Première Ministre visent à débloquer l’exécution des financements BAD, avec un objectif simple mais ambitieux : transformer les engagements papier en réalisations concrètes. Cette accélération est perçue comme vitale pour la crédibilité de la coopération RDC BAD et son impact sur le développement national.
Les projets développement RDC financés par la BAD couvrent des secteurs stratégiques, mais leur mise en œuvre pâtit de lenteurs administratives. Le Compact Énergie et le projet phare du Grand Inga représentent des opportunités transformationnelles pour l’économie congolaise. Ces mégaprojets pourraient positionner la RDC comme leader énergétique régional, à condition que les financements soient déployés efficacement.
La rencontre a également permis d’identifier de nouvelles priorités, dont le Compact Résilience, qui s’inscrit dans une vision plus large de développement durable. La BAD a réaffirmé son engagement technique et financier, soulignant que le potentiel de la RDC justifie un accompagnement renforcé. Reste à traduire cette volonté politique en actions opérationnelles rapides.
Quels mécanismes concrets peuvent accélérer les décaissements ? La réponse implique une simplification des procédures, un renforcement des capacités nationales et une meilleure coordination entre toutes les parties prenantes. La mission de la BAD vise précisément à identifier ces leviers d’accélération, dans un dialogue constructif avec les autorités congolaises.
À moyen terme, l’optimisation de la coopération RDC BAD pourrait générer un effet levier considérable sur l’économie nationale. Chaque dollar décaissé représente non seulement une infrastructure construite ou un service rendu, mais aussi une opportunité de création d’emplois et de stimulation des activités économiques locales.
Le partenariat entre la RDC et la BAD se trouve donc à un tournant. La volonté affichée par le gouvernement d’intensifier les réformes et de concrétiser les projets structurants ouvre une fenêtre d’opportunité unique. Les prochains mois seront déterminants pour vérifier si cette dynamique se traduira par une accélération tangible des réalisations sur le terrain.
En définitive, l’enjeu dépasse la simple optimisation des financements BAD. Il s’agit de bâtir une coopération plus dynamique et impactante, capable de répondre aux attentes légitimes des populations congolaises. Le succès de cette refonte conditionnera en grande partie la trajectoire de développement économique et social de la RDC pour les années à venir.
Article Ecrit par Amissi G
Source: mediacongo.net