L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) injecte une nouvelle dynamique dans le paysage économique congolais avec le lancement d’un ambitieux programme de formation agricole en RDC. Ce projet pilote, déployé en collaboration avec la Confédération nationale des producteurs agricoles du Congo (CONAPAC), cible spécifiquement 1 500 jeunes et femmes dans trois zones stratégiques : Kinshasa/Maluku, Kwango (Kenge) et Kwilu (Kikwit et Idiofa).
Ce projet FAO Congo représente un investissement structurel dans le capital humain, avec un budget initial conséquent pour la phase pilote. L’initiative combine trois axes de formation complémentaires : l’entreprenariat agricole, les technologies numériques et les bonnes pratiques agricoles. Une approche holistique qui répond aux défis multidimensionnels du secteur agricole congolais.
« Le numérique devient un levier incontournable pour moderniser l’agriculture congolaise », explique Henri Paul Eloma, assistant du Représentant-pays de la FAO. Les participants apprendront notamment à utiliser les services bancaires mobiles, une compétence essentielle pour faciliter les transactions et sécuriser les revenus agricoles. Cette dimension technologique positionne le projet FAO Congo comme un catalyseur d’inclusion financière rurale.
L’enjeu environnemental constitue le deuxième pilier stratégique. À Maluku, commune périurbaine de Kinshasa soumise à une forte pression foncière, la dégradation des terres atteint des niveaux alarmants. « Les mauvaises pratiques agricoles ont érodé la fertilité des sols, réduisant considérablement les rendements », déplore M. Eloma. Le programme intègre donc des techniques agricoles modernes adaptées aux contextes locaux, visant à restaurer la productivité des terres dégradées.
Sur le plan économique, ce projet s’inscrit dans une logique de création de valeur ajoutée. En formant 1 500 acteurs, la FAO vise à générer un effet multiplicateur sur les chaînes de valeur agricoles locales. Le focus sur l’entrepreneuriat jeunes femmes répond à une double nécessité : autonomiser économiquement une population vulnérable et combler le déficit de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur agroalimentaire.
Quelles retombées concrètes pour le développement économique Kwilu et les autres régions ciblées ? Les experts escomptent une augmentation de 15 à 20% des revenus agricoles chez les bénéficiaires, grâce à l’adoption de méthodes de production optimisées. À plus long terme, cette initiative pourrait réduire la dépendance alimentaire des zones urbaines et créer des emplois durables dans les filières agricoles.
La phase pilote, qui s’achèvera fin 2024, servira de laboratoire pour évaluer l’efficacité du modèle. Les résultats détermineront son extension à d’autres provinces. Cette approche progressive minimise les risques tout permettant d’ajuster la méthodologie aux spécificités congolaises. Le succès de ce programme pourrait inspirer de futures politiques publiques en matière de formation agricole RDC.
Le secteur agricole congolais, qui représente près de 20% du PIB national, retrouve-t-il enfin la place qu’il mérite dans les stratégies de développement ? Ce projet de la FAO démontre une reconnaissance croissante du potentiel agro-industriel de la RDC. En misant sur la formation et l’innovation, les partenaires au développement parient sur une transformation structurelle de l’économie rurale.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
