Ce lundi 22 septembre 2025, l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo se trouve plongée dans une tourmente institutionnelle sans précédent. Convoquée par le premier vice-président Isaac Jean-Claude Tshilumbayi, la séance plénière examine le rapport de la commission spéciale sur la destitution de Vital Kamerhe, président de l’Assemblée, et de quatre autres membres du bureau. Cette procédure, qui pourrait marquer un tournant dans la politique RDC 2025, soulève des questions fondamentales sur la gouvernance parlementaire et les luttes d’influence au sein de la majorité.
La commission, présidée par Peter Kazadi et composée de 22 députés issus de divers groupes parlementaires, a mené des auditions intensives sur 72 heures. Les pétitionnaires accusent les membres du bureau de mauvaise gestion financière, de non-respect du règlement intérieur, et de suspension abusive des soins médicaux pour les députés et leurs familles. Ces griefs, s’ils sont avérés, pourraient justifier une procédure destitution députés sans précédent dans l’histoire récente de l’Assemblée nationale RDC. Mais la défense, menée de front par Vital Kamerhe lui-même, a tenté de démontrer l’infondé de ces accusations, lors de ses interventions des 19 et 20 septembre.
Vital Kamerhe a déployé une stratégie de défense robuste, arguant du caractère politique de cette initiative. Selon ses partisans, la destitution Vital Kamerhe serait motivée par des calculs électoralistes, visant à affaiblir sa position en vue des prochains scrutins. Les autres membres visés – Jacques Djoli, Dominique Munongo, Chimène Polipoli et Grâce Neema – ont également présenté leurs arguments, créant une polarisation au sein de l’hémicycle. Certains députés estiment que la commission a outrepassé ses prérogatives, jetant le doute sur la régularité de la procédure.
Cette crise institutionnelle met en lumière les fractures latentes au sein de la majorité parlementaire. Le président Kamerhe joue gros : un vote défavorable pourrait non seulement sceller son destin politique, mais aussi déstabiliser l’équilibre des pouvoirs. Les métaphores ne manquent pas pour décrire cette séance, comparée à un jeu d’échecs où chaque move est calculé. La question rhétorique se pose : cette destitution est-elle une manœuvre légitime pour assainir la gestion ou une simple pantomime politique ?
Au-delà des personnalités, c’est l’avenir de l’Assemblée nationale qui est en jeu. Les implications pour la politique RDC 2025 sont profondes, avec des risques de fragmentation de la majorité et de remise en cause des réformes en cours. La conclusion de cette plénière orientera les prochains enjeux, notamment la préparation des élections et la crédibilité des institutions. Dans un contexte où la transparence est cruciale, l’Assemblée nationale RDC doit prouver qu’elle peut surmonter ses divisions pour servir l’intérêt général.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net