La situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo continue de se dégrader malgré les multiples initiatives diplomatiques internationales. La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’homme (VSV) tire la sonnette d’alarme face à l’inefficacité des accords de paix signés sous l’égide de la communauté internationale.
Dans une déclaration rendue publique ce dimanche 21 septembre, l’organisation de défense des droits humains dresse un bilan accablant de la mise en œuvre des processus de Doha et de Washington. Malgré les efforts diplomatiques déployés par les autorités congolaises et plusieurs États partenaires, la violence persiste et même s’intensifie dans les provinces de l’Est.
« Rien de concret n’est perçu sur le terrain », déplore la VSV, pointant du doigt la continuation des violations des droits humains, le pillage systématique des ressources naturelles et l’occupation illégale de territoires congolais. La présence des troupes rwandaises en RDC et le maintien de l’occupation de Goma, Bukavu et d’autres zones stratégiques constituent autant de violations flagrantes des engagements internationaux.
L’accord de Washington, signé entre la RDC et le Rwanda sous médiation américaine, ainsi que la déclaration de principes de Doha, devaient pourtant marquer un tournant décisif dans la résolution des conflits armés. Ces initiatives complémentaires visaient à la fois le retrait des forces étrangères et la réintégration des groupes armés locaux. Mais force est de constater leur échec patent.
La résolution 2773 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies exigeait pourtant le retrait sans condition de l’armée rwandaise du territoire congolais. Un an après son adoption, cette exigence fondamentale reste lettre morte. Comment expliquer cette incapacité collective à faire respecter le droit international ? Pourquoi les processus de paix successifs échouent-ils systématiquement à apporter une solution durable ?
La VSV met en garde contre la multiplication des initiatives qui, au lieu de se renforcer mutuellement, finissent par se neutraliser. « Trop d’initiatives de paix bien qu’encourageantes ne peuvent que se neutraliser car chacune tenant à être la meilleure », analyse l’organisation. Cette cacophonie diplomatique se fait au détriment des populations civiles qui paient le prix fort de ces échecs répétés.
Les conséquences humanitaires sont catastrophiques : déplacements massifs de population, violations systématiques des droits fondamentaux, exploitation illégale des richesses minières. La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC nécessite une approche coordonnée et déterminée de la communauté internationale. L’accord de Washington et le processus de Doha doivent être revitalisés et dotés de mécanismes de suivi contraignants.
Le gouvernement congolais est appelé à la plus grande vigilance face à cette détérioration continue. La restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national et la protection des populations civiles doivent redevenir les priorités absolues. La communauté internationale ne peut rester spectatrice de cette tragédie humanitaire qui mine la stabilité de toute la région des Grands Lacs.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd