Une avancée significative dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola en République Démocratique du Congo vient d’être enregistrée. L’Organisation Mondiale de la Santé rapporte une amélioration remarquable du suivi des personnes contacts, passant de seulement 19% à plus de 90% aujourd’hui. Cette progression spectaculaire représente un tournant décisif dans le contrôle de la propagation du virus.
Dans la zone de santé de Bulape, épicentre de l’épidémie déclarée le 4 septembre 2025, pas moins de 943 personnes ayant été en contact avec des cas confirmés font désormais l’objet d’un suivi médical rigoureux. Comment cette amélioration fulgurante a-t-elle été possible ? Grâce à la mobilisation exceptionnelle des équipes sanitaires et à la coordination renforcée entre tous les acteurs sur le terrain.
La prise en charge des malades montre également des progrès encourageants. Le centre de traitement Ebola dispose de 34 lits, parmi lesquels 16 sont actuellement occupés par des patients recevant des soins spécialisés. Deux personnes ont déjà pu quitter le centre après leur guérison, offrant ainsi un message d’espoir à toute la communauté affectée.
Le Dr Mohamed Janabi, Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, souligne cependant que « malgré des avancées considérables, nous sommes encore aux premiers jours de l’épidémie ». Une action déterminée reste essentielle pour consolider ces progrès et protéger la population congolaise face à cette menace sanitaire.
Sur le front de la vaccination contre Ebola, des développements majeurs sont à signaler. L’OMS a approuvé 45.000 doses supplémentaires du vaccin Ervebo, dont un premier lot de 2.000 doses a déjà été livré dans la zone de Bulape. À ce jour, 523 professionnels de santé et personnes contacts ont reçu cette protection cruciale. La stratégie de vaccination ciblée constitue un pilier essentiel de la réponse à cette épidémie.
Une innovation notable concerne les tests de laboratoire, désormais effectués sur place à Bulape. Le délai de traitement des échantillons s’est considérablement réduit : les résultats sont maintenant disponibles entre 4 et 6 heures, contre 4 à 5 jours auparavant lorsque les prélèvements devaient être envoyés à Kinshasa. Cette accélération du diagnostic permet une prise en charge plus rapide des cas suspects et une investigation plus efficace des chaines de transmission.
L’OMS travaille en étroite collaboration avec ses partenaires – Médecins Sans Frontières, UNICEF, ALIMA et autres – ainsi qu’avec les autorités sanitaires nationales pour renforcer tous les aspects de la réponse. Cette coordination multisectorielle illustre l’importance d’une approche intégrée face aux urgences sanitaires.
Les dernières données épidémiologiques font état de 48 cas notifiés (38 confirmés et 10 probables) et 31 décès enregistrés, tous concentrés dans les 14 localités de la zone de Bulape. La souche Zaïre du virus Ebola continue de représenter une menace sérieuse pour la population de cette région.
Alors que la RDC fait face à ce nouveau défi sanitaire, les progrès récents démontrent l’efficacité des mesures mises en œuvre. Le renforcement du suivi des contacts, l’amélioration de la prise en charge des malades et l’accélération du diagnostic constituent des avancées prometteuses. Cependant, la vigilance reste de mise et la mobilisation de tous les acteurs doit se poursuivre pour venir à bout de cette épidémie.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
