Une nouvelle opération de violence armée a frappé le territoire de Walikale ce week-end. Les rebelles de l’AFC/M23 ont procédé à l’arrestation de 41 civils dans la forêt des villages de Chanjikiro et Buhimba. Ces arrestations massives interviennent dans un contexte sécuritaire déjà extrêmement tendu dans cette région du Nord-Kivu.
Selon des sources locales, les civils avaient cherché refuge dans la brousse pour échapper aux violences. Mais les combattants rebelles ont organisé un bouclage systématique de la zone. Les personnes interpellées ont été transférées vers Buleusa, considéré comme un bastion de l’AFC/M23 dans le groupement voisin d’Ikobo.
Le secrétaire administratif du groupement Kisimba, Lavie Changwi, exprime une vive inquiétude quant au sort des détenus. « Le motif de leur arrestation n’est pas encore connu », déclare-t-il, ajoutant que « la vie de ces habitants est en danger ». Les civils sont actuellement retenus dans le camp rebelle sans que leurs conditions de détention ne soient précisées.
Ces arrestations surviennent moins de 24 heures après un épisode particulièrement meurtrier. La veille, vendredi 19 septembre, les rebelles avaient largué des bombes dans la même zone forestière. Le bilan provisoire fait état d’au moins 25 personnes tuées, dont 14 seulement ont pu être enterrées. Parmi les victimes identifiées figurent 9 femmes et 5 hommes.
La situation humanitaire devient critique. « Le reste des corps ont été abandonnés dans cette forêt sans être mis en terre », confirme le secrétaire administratif. Quinze personnes supplémentaires sont portées disparues, ce qui pourrait alourdir considérablement le bilan final de ce massacre.
La société civile de Walikale corrobore ces informations tragiques. Fiston Misona, président des forces vives de Walikale, évoque même un bilan dépassant les 30 morts. Il lance un appel pressant au gouvernement congolais : « Il faut lancer des offensives contre les positions rebelles pour libérer toutes les zones occupées ».
Ces événements s’inscrivent dans une escalade continue des violences dans le territoire de Walikale. Les populations civiles paient le prix fort de ces affrontements, prisent entre différentes forces armées. L’insécurité persistante complique considérablement l’accès humanitaire aux zones affectées.
Comment expliquer cette recrudescence des violences ? Pourquoi les civils continuent-ils à être les premières victimes de ces conflits armés ? La communauté internationale restera-t-elle spectatrice de ces atrocités ? Autant de questions qui demeurent sans réponses alors que la situation humanitaire se dégrade jour après jour.
Les arrestations de civils et les bombardements dans la forêt de Chanjikiro représentent une violation flagrante du droit international humanitaire. Le territoire de Walikale vit des heures sombres, marquées par une violence armée qui semble échapper à tout contrôle. La protection des populations civiles doit devenir une priorité absolue pour toutes les parties prenantes à ce conflit.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
