La population de Mubi, dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu, vit un calvaire hydrique quotidien. Imaginez devoir choisir entre ne pas boire ou consommer une eau qui vous rend malade. C’est pourtant le dilemme auquel font face plus de 10.000 habitants de ce centre commercial situé à 32 kilomètres à l’ouest de Walikale centre.
Depuis plusieurs années, cette zone ne dispose d’aucune source d’eau naturelle. Comment les habitants survivent-ils alors ? La majorité des ménages ont creusé des puits dans leurs parcelles, mais cette eau souterraine n’est pas traitée et présente des risques sanitaires majeurs. Selon des sources médicales locales, des cas de maladies hydriques sont régulièrement enregistrés à Mubi, directement liés à la consommation de cette eau non potable.
Le chef de groupement Utunda, Mwami Bakora Shebihembe Edouard, nous alerte : « La source la plus proche se trouve à Boboro, à une dizaine de kilomètres. Le captage de cette source représente l’unique solution durable pour Mubi et ses environs ». Une course contre la montre s’engage donc pour sauver des vies.
Face à cette urgence sanitaire, la société minière Alphamin, via sa structure Alliance Lowa, a tenté d’apporter une réponse immédiate en initiant un projet de forage. Malheureusement, l’espoir a été de courte durée : des particules contaminantes rendent cette eau, elle aussi, impropre à la consommation. La population n’a donc d’autre choix que de continuer à s’empoisonner lentement, consciente des dangers mais sans alternative.
Les maladies hydriques comme la typhoïde, le choléra ou les diarrhées sévères représentent une menace permanente. Comment expliquer qu’en 2024, des communautés entières n’aient toujours pas accès à l’eau potable, élément essentiel à la vie ? La situation à Mubi illustre tragiquement les défis d’accès à l’eau potable en RDC, particulièrement dans les zones rurales éloignées.
Le forage d’eau à Walikale et ses environs nécessite une approche technique approfondie, incluant des études géologiques poussées et des systèmes de filtration adaptés. Les solutions existent, mais leur mise en œuvre demande une volonté politique et des investissements conséquents.
La pénurie d’eau à Mubi n’est malheureusement pas un cas isolé dans la province du Nord-Kivu. Cette crise de l’eau affecte des milliers de congolais, obligés de risquer leur santé quotidiennement pour assurer leur survie hydrique. Le captage de la source de Boboro apparaît comme la solution la plus viable, mais sa réalisation demande une mobilisation collective et des moyens techniques appropriés.
En attendant, la population continue de consommer une eau dangereuse, s’exposant à des maladies qui pourraient être évitées. Cette situation appelle une réponse urgente et coordonnée entre autorités, entreprises minières opérant dans la région et organisations humanitaires. L’accès à l’eau potable est un droit fondamental, non une option.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
