Alors que la rentrée scolaire 2025-2026 devait être effective depuis le 1er septembre sur l’ensemble du territoire congolais, la localité d’Opienge, dans le territoire de Bafwasende, vit une situation éducative particulièrement préoccupante. Comment expliquer que des établissements scolaires restent fermés tandis que des dizaines d’enseignants ont déserté leurs salles de classe ? La réponse se trouve à Kisangani, où plus de quatre-vingts éducateurs ont entrepris un long déplacement pour réclamer ce qui leur est dû : leurs salaires.
Depuis jeudi 18 septembre, ces enseignants assiègent littéralement le ministère provincial de l’éducation et nouvelle citoyenneté de la Tshopo. Leur motif ? Des arriérés de salaires qui s’accumulent sur plusieurs mois, certains cumulant trois mois d’impayés, d’autres jusqu’à dix mois selon nos informations. Une situation intenable pour ces femmes et hommes dévoués à l’éducation des jeunes Congolais.
Qui est responsable de cette crise qui prive des centaines d’élèves de leur droit à l’éducation ? Les enseignants pointent du doigt la société de micro finance TID, investissement et développement, chargée de leur paie. Joseph Kapelemba, secrétaire de leur syndicat, est catégorique : « Aussi longtemps que le gérant de la banque TID ne répond pas au plus vite possible, c’est un sacrifice non seulement pour Opienge mais pour l’intérêt de la nation tout entière ».
Les explications techniques avancées par des sources proches de la société TID évoquent la mauvaise qualité du réseau dans cette région reculée, le salaire étant payé par voie électronique. Mais cette justification suffit-elle à expliquer l’ampleur du problème ? Face à l’urgence de la situation, le ministre provincial de l’éducation, Simon Masimnago, a accordé un délai de 24 heures à l’institution financière pour trouver une solution.
« Nous avions condamné amèrement la façon dont cette Banque a procédé à sa paie. Le Chef de l’Etat prône la gratuité, nous sommes censés la pérenniser. Nous leur avons donné 24 h pour trouver solution pour les 222 jours qui sont censés être consommés par les matières », a déclaré le ministre, promettant un suivi rigoureux de cette recommandation.
Cette crise des arriérés de salaire des enseignants à Opienge soulève des questions fondamentales sur le système éducatif congolais. Comment garantir une éducation de qualité lorsque ceux qui la dispensent ne sont pas rémunérés correctement ? La micro finance TID parviendra-t-elle à résoudre ce problème dans les délais impartis ?
La situation actuelle met en lumière les défis structurels auxquels fait face l’éducation dans les régions éloignées de la RDC. Au-delà des problèmes de paiement, c’est toute la question de l’accès à l’éducation qui est posée, particulièrement dans des zones où les infrastructures de communication restent précaires.
Alors que le gouvernement provincial s’est engagé à suivre cette affaire de près, parents et élèves d’Opienge attendent avec impatience une résolution qui permettra aux enseignants de retrouver leurs classes et aux enfants de reprendre le chemin de l’école. L’enjeu dépasse largement le simple paiement des salaires : il touche à l’avenir éducatif de toute une région et au droit fondamental à l’éducation pour tous les enfants congolais.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net