Dans un pays où l’éducation inclusive reste un défi majeur, l’école OASIS de Kolwezi représente un rayon d’espoir pour les enfants vivant avec un handicap visuel. Comment la RDC peut-elle mieux intégrer ces jeunes dans son système éducatif ? La question mérite réflexion alors que le coordonnateur de cette institution lance un appel pressant aux familles.
Caleb Mbumb, coordonnateur de l’établissement, insiste sur l’importance cruciale de scolariser les enfants aveugles ou malvoyants. « Beaucoup de parents ignoraient que les enfants aveugles pouvaient étudier », révèle-t-il, mettant en lumière une méconnaissance persistante qui prive de nombreux jeunes d’une éducation adaptée.
L’école OASIS, située dans la province du Lualaba, utilise une approche pédagogique innovante centrée sur le braille. Cette écriture lisible avec les doigts constitue une porte d’entrée vers le savoir pour ces enfants exclus du système conventionnel. Le braille n’est-il pas finalement le pont qui permet de relier ces enfants au monde de la connaissance ?
La structure, placée sous la supervision de la Division des Affaires sociales, offre un encadrement entièrement gratuit. Une particularité notable dans un contexte où les frais scolaires représentent souvent un obstacle insurmontable pour les familles modestes. Pourtant, malgré cette accessibilité financière, la rentrée scolaire 2025-2026 s’est révélée timide. Pourquoi tant de réticence alors que l’opportunité est offerte ?
L’enseignement dispensé à OASIS ne se limite pas au braille. L’informatique adaptée fait également partie du programme, préparant ces enfants à une intégration professionnelle future. Dans un monde de plus en plus numérique, cette compétence devient essentielle pour leur autonomie future.
L’éducation inclusive représente bien plus qu’une simple alternative pédagogique. Elle constitue un levier essentiel pour permettre à ces enfants de s’intégrer pleinement dans la société congolaise. Ne devrions-nous pas considérer l’éducation des enfants aveugles comme un investissement plutôt qu’une dépense ?
Le travail de sensibilisation mené par Caleb Mbumb et son équipe rencontre encore des résistances culturelles profondes. Les préjugés sur les capacités des personnes vivant avec un handicap visuel persistent dans de nombreuses communautés. Comment changer ces mentalités ancrées ?
La situation à Kolwezi reflète un enjeu national plus large. La RDC compte-t-elle suffisamment d’établissements spécialisés dans l’éducation des enfants aveugles ? La réponse semble évidente quand on observe le déficit infrastructurel dans ce secteur particulier de l’éducation.
L’enjeu dépasse la simple scolarisation. Il s’agit de permettre à ces enfants de devenir des acteurs à part entière du développement du pays. L’éducation inclusive n’est-elle pas finalement un droit fondamental plutôt qu’un privilège ?
Alors que le pays cherche à améliorer son système éducatif, la place accordée aux enfants handicapés visuels reste insuffisante. L’initiative de Kolwezi montre pourtant la voie à suivre : des structures adaptées, un encadrement qualifié et une gratuité permettant l’accès au plus grand nombre.
Le chemin vers une véritable inclusion scolaire au Congo reste long, mais des institutions comme OASIS prouvent que des solutions existent. Reste maintenant à généraliser cette approche à l’ensemble du territoire national pour que chaque enfant aveugle ou malvoyant puisse accéder à l’éducation qui lui est due.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net