Ce samedi 27 septembre 2025, la commune de N’djili, souvent perçue comme l’un des quartiers populaires de Kinshasa, devient l’épicentre d’une renaissance culturelle. Sous l’impulsion du collectif Malafi’arts Production, fondé par Niamba Malafi et coordonné par Béni Budimbu, la Médiathèque MutuBuku Émilie Flore Faignond ouvre ses portes au 11, Bakis Q.7, dans l’écrin de la Maison Culturelle des Mwindeurs.
Mais qu’est-ce qui rend ce projet si singulier dans le paysage culturel kinois ? Bien plus qu’une simple bibliothèque, cet espace hybride se présente comme un laboratoire vivant où se mêlent lecture, écriture, numérique et performances artistiques. Comment la jeunesse kinoise va-t-elle s’approprier ce nouvel outil d’émancipation ?
Le projet, doté d’un budget prévisionnel de 30 000 €, aspire à devenir un pôle d’excellence pour le développement des compétences littéraires et digitales. Les jeunes participants, baptisés MutuBukeurs et MutuBukeuses, endosseront le rôle d’ambassadeurs de la lecture, partageant leurs analyses et coups de cœur devant un public both physique et virtuel. Une initiative qui répond à un besoin criant d’espaces culturels accessibles dans la capitale congolaise.
Le nom « MutuBuku » lui-même est porteur d’une symbolique puissante : fusion des mots lingala « Mutu » (tête, être humain) et « Buku » (livre), il incarne l’alliance entre la réflexion, la culture et la transmission du savoir. Un hommage poignant à l’auteure Émilie Flore Faignond, dont l’héritage littéraire continue d’inspirer les nouvelles générations.
Ce projet culturel à N’djili représente bien plus qu’une simple infrastructure : c’est un acte de foi en l’avenir culturel de la République Démocratique du Congo. Alors que les partenaires culturels locaux et internationaux sont appelés à soutenir cette initiative, la médiathèque s’annonce comme un catalyseur pour l’expression créative et l’accès aux ressources numériques.
Dans une époque où le numérique transforme nos rapports au savoir, la Médiathèque MutuBuku offre un pont entre tradition et modernité. Serait-ce le début d’une nouvelle ère pour la jeunesse kinoise, avide de s’approprier les outils de la connaissance ?
Alors que les premiers MutuBukeurs s’apprêtent à investir les lieux, on ne peut que saluer cette belle initiative qui redonne ses lettres de noblesse à la culture congolaise. Un projet qui, au-delà des livres, cultive l’espoir d’une génération mieux armée pour construire l’avenir.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd