La décision de CHEMAF de suspendre sa production de cathodes de cuivre à partir de novembre 2025 envoie une onde de choc à travers le paysage minier congolais. Cette annonce intervient dans un contexte de blocage persistant du processus de vente de l’entreprise, créant une incertitude profonde pour plus de 3 000 emplois directs à Lubumbashi et Kolwezi.
Le président du conseil d’administration, Shiraz Virj, justifie cette mesure drastique par l’échec des négociations avec un investisseur potentiel identifié depuis août 2023. « La transaction proposée n’a pas obtenu les autorisations réglementaires requises pour mars 2025 », explique-t-il, soulignant l’impasse administrative qui paralyse les opérations.
Quelles conséquences cette suspension aura-t-elle sur l’économie minière nationale, déjà fragilisée par les fluctuations des marchés mondiaux ? Le cuivre représentant un pilier essentiel des exportations congolaises, l’arrêt de production de CHEMAF pourrait creuser le déficit commercial et réduire les recettes fiscales de l’État.
La délégation syndicale, actuellement en pourparlers à Kinshasa, tente d’éviter le scénario catastrophe. Juresse Lokosha, permanent syndical, affirme poursuivre les échanges avec les autorités pour « débloquer le processus de vente » et préserver les emplois. Sa rencontre avec le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, le 15 septembre, a permis d’alerter sur l’urgence de la situation.
La crise de CHEMAF illustre les défis structurels auxquels fait face le secteur minier congolais : lourdeurs administratives, incertitudes réglementaires et difficultés d’attraction d’investisseurs fiables. Cette situation met en lumière la vulnérabilité des économies locales dépendantes d’une seule activité industrielle.
Les travailleurs et leurs familles redoutent désormais le pire. La perspective de rejoindre les rangs des chômeurs dans une région où les alternatives économiques restent limitées alimente l’angoisse sociale. La préservation de la paix sociale dépendra en grande partie de la capacité des autorités à résoudre cette impasse.
À plus long terme, cette crise pose la question de la résilience du modèle économique minier congolais. La diversification des investissements et la simplification des procédures administratives apparaissent plus que jamais comme des impératifs pour sécuriser l’avenir du secteur.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net