Alors que des milliers d’enfants congolais risquent de débuter l’année scolaire sans fournitures ni conditions d’apprentissage décentes, une lueur d’espoir émerge à l’horizon 2025. La Fondation Vodacom et la Fondation Denise Nyakeru unissent leurs forces pour soutenir 112 écoles accueillant des enfants issus de familles vulnérables en République Démocratique du Congo. Mais comment ce partenariat va-t-il concrètement transformer le quotidien des élèves et enseignants de ces établissements défavorisés ?
Le programme « Back to School », lancé officiellement le 1er septembre à Kinshasa, représente bien plus qu’une simple distribution de matériel scolaire. Il s’agit d’une initiative intégrée qui combine reconstruction d’infrastructures, équipement numérique et soutien pédagogique durable. L’école IT Mat Binza, entièrement reconstruite grâce à ce partenariat, sert déjà de modèle avec sa classe numérique entièrement équipée.
« Notre mission va au-delà de la simple assistance ponctuelle », explique Roliane Yulu de la Fondation Vodacom. « Nous visons à créer un écosystème éducatif résilient où l’éducation numérique n’est plus un privilège mais une base essentielle pour tous les enfants congolais ». Cette vision s’aligne parfaitement avec les objectifs de la Fondation Denise Nyakeru, historiquement engagée dans la promotion de l’éducation des jeunes filles et femmes vulnérables.
Les actions sur le terrain ont débuté immédiatement après le lancement officiel, avec des tournées de sensibilisation et de distribution dans le district de Tshangu et la commune de Mont Ngafula. Fournitures scolaires, uniformes, cartables mais aussi formation des enseignants à l’utilisation des outils numériques : le programme couvre l’ensemble des besoins essentiels pour une rentrée réussie.
Le volet reconstruction physique des établissements scolaires constitue un autre axe majeur de cet engagement. Six écoles sont actuellement concernées par des travaux de réhabilitation et de construction, dont trois à Kinshasa, deux à Mbuji-Mayi et une à Kananga. Ces investissements infrastructurels visent à créer des environnements d’apprentissage sûrs, modernes et propices au développement éducatif des enfants.
L’éducation numérique en RDC représente-t-elle vraiment une priorité alors que certaines écoles manquent encore de bancs et de tableaux ? Les initiateurs du projet répondent par l’affirmative, considérant que la fracture numérique aggrave les inégalités existantes. Les classes équipées d’ordinateurs et de connexion internet permettent aux élèves des milieux vulnérables d’accéder aux mêmes ressources pédagogiques que leurs pairs des établissements mieux lotis.
Ce soutien aux écoles vulnérables en RDC intervient dans un contexte où près de 3,5 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire ne sont pas scolarisés selon les dernières estimations. Les frais scolaires, le manque d’infrastructures et la pauvreté des familles constituent autant de barrières à l’accès à l’éducation. Les initiatives comme celle de Vodacom et Denise Nyakeru tentent de lever ces obstacles, mais suffiront-elles à inverser la tendance ?
Au-delà de l’assistance matérielle, le programme inclut un volet formation des enseignants à pédagogie active et à l’utilisation des technologies éducatives. Cette approche holistique reconnaît que fournir des équipements sans former les personnes qui doivent les utiliser limiterait considérablement l’impact des investissements.
La question de la pérennité de ces actions reste cependant posée. Les partenaires assurent avoir mis en place des mécanismes de suivi et d’évaluation réguliers, ainsi que des engagements à long terme avec les communautés locales. La participation active des parents d’élèves et des autorités scolaires dans la gestion des équipements et la maintenance des infrastructures reconstruites constitue un gage de durabilité.
Alors que la RDC continue de faire face à d’importants défis éducatifs, des partenariats public-privé comme celui-ci montrent la voie vers des solutions concrètes et durables. L’implication d’acteurs privés dans le secteur éducatif congolais, lorsqu’elle suit des principes de complémentarité et de respect des politiques nationales, peut effectivement contribuer à accélérer les progrès vers une éducation inclusive et de qualité pour tous.
La rentrée scolaire 2025 s’annonce ainsi sous de meilleurs auspices pour des milliers d’enfants congolais qui pourront bénéficier de conditions d’apprentissage améliorées. Reste à espérer que cette initiative inspirera d’autres acteurs à rejoindre ce mouvement collectif pour transformer durablement le paysage éducatif congolais.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
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