Alors que l’épidémie d’Ebola continue de faire des victimes dans la province du Kasaï, les autorités sanitaires du Haut-Lomami ont décidé de prendre les devants. Cette province voisine, située à la frontière des régions du Grand Kasaï et du Grand Katanga, représente un point de passage stratégique pour le trafic entre ces deux zones. Mais comment empêcher la propagation du virus dans une région aussi cruciale pour les échanges ?
La réponse des autorités sanitaires du Haut-Lomami est claire : une vigilance sanitaire accrue avec des dispositifs de surveillance renforcés aux points d’entrée de la province. Le Dr Adélard Umba Ndolo, ministre provincial de la Santé, explique que des équipes de deux à trois agents sont désormais déployées pour assurer un suivi sanitaire rigoureux. « Ceux qui arrivent sont parfois interceptés en cas de fièvre ou de symptômes suspects pour des tests », précise-t-il.
La ville de Kamina, carrefour commercial important, fait l’objet d’une attention particulière. Les mesures préventives mises en place rappellent étrangement celles de la pandémie de COVID-19. Une approche qui a fait ses preuves et qui semble aujourd’hui adaptée à la menace Ebola. Mais suffira-t-elle à contenir un virus aussi mortel ?
Le bilan actuel de l’épidémie au Kasaï est alarmant : 28 cas suspects, dont 16 décès, incluant quatre agents de santé. Un taux de létalité de 57% qui souligne la dangerosité de cette 16ème épidémie d’Ebola répertoriée en République Démocratique du Congo. Face à cette urgence sanitaire, des équipes d’intervention rapide ont été déployées avec renforcement de la surveillance épidémiologique et mise en place de centres de triage et d’isolement.
La vaccination, élément clé de la stratégie de riposte, a débuté le 14 septembre. Elle cible prioritairement le personnel soignant et les personnes contacts des malades. Une lueur d’espoir dans ce tableau sombre : deux survivants ont pu quitter le centre hospitalier général de référence de Bulape après avoir été traités avec succès.
Mais au-delà des mesures techniques, la sensibilisation de la population reste cruciale. Toutes les couches sociales ont été informées des risques liés au virus Ebola. La responsabilisation communautaire apparaît comme le pilier essentiel pour faire barrage à l’épidémie. Le Haut-Lomami maintient ainsi une alerte maximale, renforçant la collaboration entre services de santé, population et autorités locales.
La question que beaucoup se posent : ces mesures préventives suffiront-elles à protéger le Haut-Lomami alors que le virus continue de sévir chez son voisin du Kasaï ? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est certaine : la vigilance sanitaire en RDC n’a jamais été aussi cruciale.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net