Une situation sanitaire dramatique secoue la prison centrale de Kasapa à Lubumbashi, où 800 cas de tuberculose active ont été identifiés parmi les détenus. Ce chiffre alarmant, révélé par le Ministre de la Justice Guillaume Ngefa, illustre l’urgence d’une intervention dans les établissements pénitentiaires de la province du Haut-Katanga.
Lors d’un briefing consacré aux priorités de la Justice en RDC, le Ministre d’État a tiré la sonnette d’alarme concernant les conditions carcérales dans cette prison construite avant l’indépendance. « La réalité est que la situation de nos compatriotes qui sont en détention est très alarmante », a déclaré Guillaume Ngefa, visiblement ému par les observations faites lors de sa visite sur place.
Comment une telle propagation de la tuberculose a-t-elle pu se produire ? La réponse réside dans la surpopulation carcérale criante. Conçue pour accueillir un nombre limité de détenus, la prison de Kasapa héberge actuellement entre 2600 et 2700 personnes, créant des conditions de promiscuité idéales pour la transmission de maladies contagieuses.
Face à cette urgence sanitaire, les autorités ont mis en place des mesures préventives pour environ 1800 détenus supplémentaires qui suivent actuellement des traitements préventifs. Cependant, ces actions restent insuffisantes sans une amélioration structurelle des conditions de détention.
Le ministre a également souligné les difficultés rencontrées par le personnel pénitentiaire, qui travaille dans des conditions précaires pour gérer cette crise humanitaire. La tuberculose prison Kasapa représente désormais un défi de santé publique qui dépasse le cadre carcéral et concerne l’ensemble de la communauté.
Cette épidémie en milieu carcéral soulève des questions fondamentales sur les droits des détenus et la responsabilité de l’État dans la garantie de conditions de détention conformes aux standards internationaux. Les conditions carcérales Lubumbashi reflètent-elles une négligence systémique ? La réponse semble malheureusement positive.
La situation à Kasapa n’est malheureusement pas isolée et pourrait concerner d’autres établissements pénitentiaires à travers la RDC. Cette crise met en lumière le besoin urgent d’une réforme profonde du système pénitentiaire congolais et d’un investissement accru dans la santé pénitentiaire Haut-Katanga.
Quelles solutions durables peuvent être apportées ? La construction de nouvelles infrastructures, la formation du personnel, l’amélioration de l’hygiène et un suivi médical régulier constituent des pistes essentielles. Le ministre Guillaume Ngefa a promis de faire de cette question une priorité absolue de son action.
Cette crise sanitaire dans les prisons congolaises nous rappelle que la santé des détenus est indissociable de la santé publique générale. Une approche coordonnée entre le ministère de la Justice, le ministère de la Santé et les partenaires internationaux s’avère indispensable pour contenir cette épidémie RDC et prévenir de nouvelles tragédies humaines.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
