Ce mercredi 17 septembre, l’aéroport national de Kahinda à Kalemie a été le théâtre d’un moment chargé d’émotion. Trente-huit réfugiés burundais, le visage illuminé par l’espoir, ont embarqué pour un vol spécial organisé par le HCR Kalemie. Après dix longues années d’exil en République Démocratique du Congo, ils retournent enfin sur leur terre natale, le Burundi.
« Nous sommes très heureux de retourner dans notre pays d’origine », confie l’un des rapatriés, la voix empreinte d’une gratitude palpable. « Le HCR avec d’autres départements a tout organisé pour notre retour. Nous avons hâte de retrouver nos amis et proches. » Ces mots simples résument le soulagement d’une communauté qui a vécu loin de chez elle pendant une décennie.
Ces familles, originaires des villages Tabac Congo et Mulicha en territoire de Kalemie, avaient fui les violences politiques qui ont secoué le Burundi en 2015. La décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat avait alors plongé le pays dans une crise profonde, déclenchant une répression violente et poussant des milliers de Burundais à chercher refuge ailleurs. La RDC, pays voisin souvent fragilisé par ses propres conflits, leur a offert une terre d’accueil.
Un autre réfugié, arrivé à Kalemie précisément en 2015, partage son histoire : « Je suis heureux de rentrer. Le HCR nous a assistés et a financé la scolarité de nos enfants ; nous leur en sommes reconnaissants. » Son témoignage met en lumière le rôle crucial des organisations humanitaires dans la préservation de la dignité humaine, même en situation d’exil. Malgré les difficultés, l’éducation des enfants a été maintenue, offrant une lueur de normalité dans des vies bouleversées.
Mais ce rapatriement volontaire de réfugiés burundais soulève plusieurs questions. Comment se déroulera la réintégration de ces familles après une si longue absence ? Le Burundi est-il véritablement prêt à les accueillir dans de bonnes conditions ? Et qu’en est-il des 23 autres réfugiés basés à Lubumbashi qui attendent toujours leur tour ?
La cheffe de bureau du HCR à Kalemie a confirmé que d’autres opérations de retour volontaire sont prévues. Cette démarche s’inscrit dans une politique plus large de solutions durables pour les réfugiés, privilégiant le retour dans la dignité et la sécurité lorsque les conditions le permettent.
Le processus de rapatriement organisé par le HCR Kalemie représente bien plus qu’un simple voyage de retour. Il symbolise l’aboutissement d’un long parcours de résilience et d’espoir. Ces réfugiés emportent avec eux les souvenirs de leur vie en RDC, mais aussi l’aspiration légitime à reconstruire leur avenir au Burundi.
Alors que ce premier groupe prend le chemin du retour, une réflexion plus large s’impose sur la gestion des crises migratoires dans la région des Grands Lacs. La solidarité entre nations africaines reste plus que jamais nécessaire face aux défis humanitaires persistants. Le rapatriement de ces familles burundaises marque peut-être le début d’une nouvelle ère de stabilité et de réconciliation pour toute la région.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
