Le ministre des Finances, Doudou Fwamba, a lancé un appel à la mobilisation générale des régies financières congolaises. Objectif : atteindre les ambitions du budget 2026, dont le montant s’élève à 20,3 milliards de dollars, en hausse de 16,4% par rapport à 2025. Cette augmentation significative repose en grande partie sur une amélioration substantielle des recettes internes, qui constituent le véritable nerf de la guerre pour l’indépendance financière du pays.
Comment la RDC compte-t-elle relever ce défi colossal ? La réponse réside dans une série de réformes structurelles audacieuses, centrées sur la modernisation et la digitalisation des administrations fiscales. La normalisation d’un modèle unique de facture, la généralisation de la télédéclaration de la TVA et la réforme du quitus fiscal figurent parmi les mesures phares annoncées. Autant d’outils destinés à rationaliser la collecte, réduire les fuites et lutter plus efficacement contre la fraude.
La digitalisation des finances en RDC n’est plus une option mais une nécessité impérieuse. Elle constitue le levier principal pour assainir la gestion publique et optimiser le rendement des impôts et taxes. Le gouvernement table sur une augmentation de la pression fiscale, visant à porter celle-ci à 16% du PIB. Un objectif ambitieux qui nécessitera une transformation profonde des mentalités et des procédures au sein des régies financières Congo.
Parallèlement, un audit des conventions minières et pétrolières est prévu pour maximiser les recettes non fiscales. Le secteur extractif, pilier traditionnel de l’économie nationale, devra ainsi contribuer plus équitablement aux finances publiques. La rationalisation des exonérations fiscales, souvent jugées trop généreuses et contre-productives, libérera des ressources supplémentaires pour le budget de l’État.
Cette réforme fiscale au Congo s’inscrit dans une vision plus large de modernisation de l’État et de renforcement de sa crédibilité financière. Elle répond aux exigences des partenaires techniques et financiers, notamment le Fonds Monétaire International, tout en cherchant à préserver la souveraineté économique du pays. Les recettes internes de la RDC doivent devenir le principal moteur de financement du développement, réduisant la dépendance aux aides extérieures.
Mais ce chantier titanesque ne sera pas sans défis. La résistance au changement, les pesanteurs administratives et les lacunes en matière d’infrastructures technologiques constituent autant d’obstacles à surmonter. La formation des agents des régies financières et la sécurisation des systèmes d’information seront déterminantes pour la réussite de cette mue numérique.
À l’heure où la RDC doit faire face à d’importants besoins de reconstruction dans l’Est du pays et investir dans des secteurs prioritaires comme la santé et l’éducation, l’amélioration de la collecte des recettes internes n’est pas qu’une question technique : c’est un impératif de justice sociale et de développement durable. La réussite de cette mobilisation des régies financières conditionnera directement la capacité de l’État à remplir ses missions régaliennes et à améliorer les conditions de vie des Congolais.
Article Ecrit par Amissi G
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