À Kisangani, une situation alarmante persiste depuis la rentrée scolaire du 1er septembre. Quatre-vingt-dix enseignants venus d’Opienge, territoire de Bafwasende, errent dans la ville, impuissants et déterminés à obtenir gain de cause. Leur combat ? Réclamer des salaires impayés qui s’accumulent depuis des mois, plongeant leurs familles dans une précarité insoutenable.
« La majorité c’est 10 mois d’arriérés », confie Joseph Kaichui, secrétaire du syndicat des enseignants de la sous-division Bafwasende 2. Comment des professionnels de l’éducation peuvent-ils continuer à exercer leur métier sans percevoir leur dû ? La question brûle les lèvres, alors que ces hommes et femmes consacrent leurs vies à former la jeunesse congolaise.
Parmi eux, certains ont parcouru près de 60 kilomètres depuis des localités reculées comme Balobe ou Wanzi. Opienge elle-même se situe à 342 kilomètres de Kisangani, un périple éprouvant pour des personnes déjà fragilisées par des mois sans revenus. Leur présence prolongée dans la capitale provinciale handicape lourdement les activités scolaires dans leurs milieux d’origine.
« C’est un grand manque à gagner pour nos enfants », déplore Joseph Kaichui. Le constat est amer : pendant que ces enseignants luttent pour leur survie économique, des salles de classe restent vides, privant une génération entière de son droit fondamental à l’éducation. La crise des enseignants non payés Opienge révèle une faille béante dans le système éducatif congolais.
Ces professionnels de la craie ont tenté toutes les démarches, rencontrant le ministre provincial de l’Éducation nationale et les responsables de la banque TID où ils sont censés percevoir leurs salaires. En vain. Les promesses se succèdent, mais les comptes bancaires restent désespérément vides. Combien de temps encore devront-ils patienter ?
La situation des salaires impayés Bafwasende n’est malheureusement pas isolée. Elle s’inscrit dans une crise éducation Tshopo plus large, où le manque chronique de moyens et la mauvaise gestion étouffent l’avenir de toute une région. Les grève enseignants Kisangani pourraient bien se multiplier si aucune solution durable n’est apportée.
Les arriérés salaires enseignants RDC constituent un problème national récurrent qui mine la qualité de l’enseignement et décourage les vocations. Comment attirer de nouveaux talents vers le métier d’enseignant quand ceux qui exercent déjà ne peuvent subvenir à leurs besoins élémentaires ?
Le sacrifice de ces enseignants est immense. Loin de leurs familles, vivant dans des conditions précaires à Kisangani, ils persistent dans leur combat pour la dignité professionnelle. Leur détermination force l’admiration, mais elle ne devrait pas être nécessaire. L’éducation est un pilier fondamental du développement de la RDC, et ceux qui la portent méritent respect et considération.
La jeunesse d’Opienge et de toute la province de la Tshopo paie le prix fort de cette négligence. Chaque jour sans enseignant est un jour perdu pour l’avenir du pays. Les autorités provinciales et nationales doivent prendre leurs responsabilités avant que cette crise ne provoque des dommages irréversibles sur le système éducatif congolais.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd