La route Aru–Ariwara–Kengezi, artère vitale de 110 kilomètres dans le territoire d’Aru en Ituri, montre déjà des signes inquiétants de dégradation malgré une réhabilitation récente. Cette situation alarmante soulève des questions cruciales sur la qualité des travaux réalisés et leurs impacts sur le développement socioéconomique de la région.
Les acteurs de la société civile locale tirent la sonnette d’alarme : nombreux bourbiers et nids-de-poule rendent la circulation périlleuse, entravant considérablement les échanges commerciaux. Comment un corridor économique aussi stratégique peut-il se détériorer si rapidement après des travaux de réhabilitation ?
L’entreprise Petro-Sud, chargée des travaux dans le cadre d’un projet provincial ambitieux démarré en mai 2025, fait face à de vives critiques. La société civile dénonce des insuffisances techniques flagrantes, pointant du doigt une execution précipitée et un manque de contrôle qualité. Les conséquences sont tangibles : accidents fréquents, parfois mortels, et augmentation des coûts de transport pour les opérateurs économiques.
Ce tronçon routier revêt une importance capitale pour le commerce transfrontalier avec le Soudan du Sud et l’Ouganda. Son mauvais état compromet non seulement la fluidité des échanges mais aussi la sécurité des populations et le développement agricole local. Les produits peinent à atteindre les marchés, affectant directement les revenus des agriculteurs et des petits commerçants.
Face à cette urgence, la société civile du territoire d’Aru interpelle les autorités provinciales, notamment le gouverneur Johnny Luboya N’Kashama. Elle réclame une implication personnelle des décideurs pour superviser une nouvelle intervention, plus rigoureuse et transparente. La crédibilité des infrastructures publiques et la confiance des citoyens sont en jeu.
La réhabilitation de la route Aru-Ariwara dépasse le simple enjeu de mobilité ; elle symbolise l’efficacité des politiques publiques en matière de développement local. Un corridor en bon état pourrait booster les échanges, réduire la pauvreté et renforcer l’intégration régionale. À l’inverse, son abandon risquerait d’isoler davantage une zone déjà fragilisée par des défis logistiques et sécuritaires.
Alors que l’Ituri mise sur ses infrastructures pour stimuler sa croissance, la route Aru–Ariwara–Kengezi devient un test décisif. Sa réhabilitation réussie pourrait servir de modèle pour d’autres projets, tandis qu’un échec rappellerait cruellement les lacunes chroniques dans la gestion des travaux publics.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net