Dans le secteur d’Osso Banyungu au Nord-Kivu, une crise humanitaire silencieuse se déroule loin des regards. Des centaines de familles, ayant fui les violents affrontements entre les rebelles de l’AFC/M23 et les wazalendo, survivent dans des conditions inimaginables. Comment une telle détresse peut-elle persister sans intervention urgente ?
Depuis le 10 septembre, Nyabiondo accueille des vagues de déplacés en provenance des villages de Kashovu, Nyange, Luhinzi et Lutsiku. Leur exode précipité les a conduits vers une terre d’accueil déjà fragilisée par des années d’instabilité sécuritaire. « Nous avons tout abandonné pour sauver nos vies », témoigne une mère de famille installée dans le hangar d’une école.
La solidarité des habitants de Nyabiondo constitue le seul rempart contre la misère absolue. Certains déplacés ont été orientés vers des familles d’accueil, tandis que d’autres survivent entassés dans des églises et des écoles transformées en abris de fortune. Mais cette hospitalité rencontre rapidement ses limites dans une région où la précarité affecte déjà la population locale.
Le tableau qui se dessine est alarmant : absence d’abris adéquats, manque criant de vêtements, pénurie de médicaments et insécurité alimentaire grandissante. Ces déplacés du Nord-Kivu vivent au jour le jour, dépendant exclusivement de la générosité d’une communauté elle-même vulnérable. Combien de temps cette situation intenable pourra-t-elle durer ?
Les organisations humanitaires brillent par leur absence dans cette zone reculée du Masisi. Les déplacés de Nyabiondo lancent un appel désespéré aux personnes de bonne volonté et aux acteurs humanitaires. « Nous avons besoin de tout : nourriture, couvertures, médicaments et surtout de sécurité », supplie un ancien du village de Lutsiku.
Cette nouvelle crise des déplacés dans le Nord-Kivu s’inscrit dans une longue série de drames humanitaires qui frappent la région. Les affrontements répétés entre groupes armés créent un cycle infernal de déplacements et de souffrances. La communauté internationale semble une fois de plus détourner le regard face à l’urgence de la situation.
La réponse humanitaire doit être immédiate et coordonnée pour éviter une catastrophe plus grande encore. Les déplacés de Nyabiondo représentent le visage humain d’un conflit qui continue de déchirer l’est de la RDC. Leur sort dépendra de la rapidité avec laquelle la solidarité nationale et internationale se manifestera.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd