Le constat est sévère, mais nécessaire. Les Léopardeaux de la RDC viennent de clore leur aventure à la 32e édition de la Coupe d’Afrique des Nations junior de handball à Oran par une modeste 9e place. Un classement qui sonne comme un avertissement pour le handball congolais, loin des ambitions portées par une nation sportive en quête de reconnaissance continentale.
Comment une sélection aussi talentueuse sur le papier a-t-elle pu dévisser dans la hiérarchie africaine ? La réponse nous vient directement du sélectionneur Francis Tuzolana, lucide et déterminé à tirer les leçons de cette campagne algérienne. « Le niveau de la sélection est très bas », assène-t-il sans détour, pointant du doigt le manque cruel de préparation et de cohésion collective.
Le problème fondamental ? Une fracture béante entre les joueuses évoluant en Europe et celles restées au Congo. Imaginez : une équipe nationale où les coéquipières ne se sont jamais rencontrées avant le tournoi ! « On a dû composer avec des filles qui ne se connaissent pas, qui ne se sont jamais vues », confirme Tuzolana. Dans l’arène impitoyable de la CAN handball Algérie, such improvisation ne pardonne pas.
Le bilan final témoigne de cette fragilité : deux victoires, un nul et trois défaites. Des chiffres qui situent la RDC dans la deuxième moitié du classement handball Afrique, loin derrière l’Égypte sacrée championne ou la Guinée médaillée d’argent. Même le Kenya et le Burkina Faso devancent les Congolaises, sonnant comme un électrochoc pour toute la filière.
Pourtant, le potentiel existe. Francis Tuzolana le reconnaît : « Les quelques filles qui ont été là ont fait ce qu’elles ont pu ». Mais comment bâtir une équipe handball Congo compétitive sans stages préparatoires, sans moyens financiers adaptés, sans infrastructure digne de ce nom ? La question mérite d’être posée aux instances dirigeantes.
Le sélectionneur lance un appel urgent : « Il nous faut travailler, recenser des bonnes joueuses, préparer que ça soit au Congo comme en Europe ». Le modèle existe pourtant sous nos yeux : les Léopards du football ont montré comment une préparation adéquate pouvait transformer une sélection nationale. Pourquoi le handball junior RDC ne bénéficierait-il pas du même engagement ?
La route sera longue pour retrouver le lustre d’antan, quand la RDC décrochait le bronze en 2013 à Brazzaville. Mais avec une vision claire, une structuration solide et un soutien institutionnel renforcé, les Léopardeaux pourraient bien rugir à nouveau sur la scène continentale. Le rendez-vous est pris pour les prochaines compétitions africaines.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd