Deux semaines après la date officielle de la rentrée scolaire, une situation alarmante persiste dans le secteur de Wamba, territoire de Bagata. Comment expliquer que des milliers d’enfants se voient privés de leur droit fondamental à l’éducation ? La réponse réside dans l’insécurité chronique générée par la présence des miliciens Mobondo qui terrorisent plusieurs villages de cette région du Kwilu.
Le député national élu de Bagata, Garry Sakata, dresse un constat accablant : « Une vingtaine d’écoles n’ont toujours pas ouvert leurs portes ». Parmi les établissements concernés, on compte les écoles primaires Nkenene, Manika, Kibay, Basasi, Mungumbi, Talambelo, Kisia et Kinkutu, ainsi que les instituts Mvulabanku et Mbulu. Des institutions éducatives transformées en zones d’ombre où règnent la peur et l’incertitude.
« Les années passent mais se ressemblent », déplore l’élu local, soulignant le caractère récurrent de cette crise. La rentrée scolaire 2024 reproduit malheureusement le scénario catastrophique de 2023, plongeant le secteur éducatif de Wamba dans une paralysie inquiétante. Mais jusqu’à quand cette situation intenable pourra-t-elle durer ?
Expédié Mboma, directeur provincial intérimaire de l’Éducation Kwilu 1, confirme la gravité de la situation : « C’est un secteur qui nous a donné du fil à retordre durant toute l’année passée à cause de la présence des Mobondo. Ils ont élu domicile là-bas ». Ces miliciens, installés dans la région depuis septembre 2022, continuent de semer la terreur, particulièrement dans les villages habités par la communauté Teke.
Les conséquences de cette insécurité persistante sur l’éducation sont dramatiques. Des milliers d’enfants voient leur avenir compromis, privés de salles de classe, d’enseignants et de tout cadre d’apprentissage normal. Le droit à l’éducation, pourtant garanti par la Constitution congolaise, devient un luxe inaccessible pour ces jeunes citoyens.
Le député Sakata lance un appel pressant au gouvernement : « Nous demandons instamment au gouvernement de rétablir l’ordre dans cette partie du territoire national et de rétablir également la libre circulation des biens et des personnes ». Car au-delà des écoles fermées à Bagata, c’est toute la chaîne éducative qui est disruptée – enseignants déplacés, matériel scolaire inaccessible, examens compromis.
Cette crise des écoles fermées dans le secteur Wamba illustre le cercle vicieux entre insécurité et sous-développement. Comment construire l’avenir de la RDC sans éducation ? Comment former les futures générations dans un climat de violence permanente ? Les questions restent en suspens, tout comme l’avenir de ces enfants condamnés à l’oisiveté et à la vulnérabilité.
La situation exige une réponse urgente et coordonnée des autorités provinciales et nationales. Garantir la sécurité des établissements scolaires, assurer la protection des enseignants et élèves, et rétablir la continuité pédagogique doivent devenir des priorités absolues. Car chaque jour sans éducation creuse un peu plus le fossé de l’inégalité et compromet le développement harmonieux de toute une région.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd