Une macabre découverte a secoué ce dimanche 14 septembre le village de Bussi, situé à proximité de Kibati dans le groupement Luberike, territoire de Walikale au Nord-Kivu. Deux corps en état de décomposition avancée ont été retrouvés par des habitants, alertés par une odeur nauséabonde persistante émise par les dépouilles.
L’identité des victimes demeure inconnue à ce stade, créant un climat d’incertitude et d’angoisse parmi la population locale. Les tentatives d’inhumation des corps par les villageois ont été immédiatement bloquées par les rebelles de l’AFC/M23 qui contrôlent militairement cette zone. Les combattants exigent préalablement l’identification formelle des défunts et la clarification exacte des circonstances de leur mort.
Face à cette exigence et dans l’impossibilité de reconnaître les victimes, les habitants ont dû abandonner les corps sur les lieux de leur découverte. Une inquiétude sanitaire grandit désormais au sein de la communauté, qui redoute une contamination épidémique si les dépouilles ne sont pas rapidement enterrées.
Cette tragique découverte intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu. La zone de Bussi, non loin de Kibati, a effectivement été le théâtre d’affrontements violents la semaine dernière entre les rebelles M23 et les groupes d’autodéfense locaux, les wazalendo. Plusieurs sources locales suggèrent que les corps pourraient être ceux de combattants wazalendo tués lors de ces combats récents.
La situation illustre une fois de plus les terribles conséquences humaines des conflits armés qui ensanglantent la région du Nord-Kivu. L’impossibilité d’offrir une sépulture digne aux défunts ajoute une dimension psychologique et sanitaire à cette crise humanitaire persistante. Comment les autorités compétentes comptent-elles intervenir dans ce secteur sous contrôle rebelle ? Quelles mesures urgentes seront prises pour éviter une crise sanitaire tout en respectant la dignité des défunts ?
Cette affaire soulève également des questions cruciales sur le sort des nombreux civils et combattants portés disparus dans ces zones de conflit. Elle rappelle l’impérieuse nécessité de mécanismes indépendants d’identification et de documentation des victimes, ainsi que l’accès humanitaire impartial aux zones contestées.
En attendant, les corps demeurent exposés aux intempéries et à la décomposition, symboles tragiques d’un conflit qui continue de faire des victimes même après les combats. La population vit désormais entre la peur des maladies et la crainte des représailles des groupes armés qui se disputent le contrôle de ce territoire riche en ressources naturelles.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd