La Route Nationale 1, artère économique cruciale reliant Kinshasa à Kenge, traverse une crise infrastructurelle sans précédent. Le ministre des Infrastructures et Travaux publics, John Banza Lunda, a mené une inspection approfondie révélant l’ampleur alarmante des dégradations sur cet axe vital.
Sur le tronçon du Kwango, les érosions menacent directement la stabilité de la RN1. Au point kilométrique 276+600, près de Kenge, une érosion majeure mettant en péril le camp Kikwit a été partiellement contenue grâce à un collecteur de 298 mètres. Cependant, les travaux ne sont achevés qu’à 70%, nécessitant un financement complémentaire urgent pour leur finalisation.
Le ministre Banza a exigé une cartographie complète des zones érosives, particulièrement dans le Kwilu. « Mieux vaut prévenir que guérir », a-t-il martelé, soulignant l’impérieuse nécessité d’anticiper les risques d’inondations et d’effondrements d’ouvrages. Cette approche proactive pourrait-elle sauver des vies et économiser des millions de dollars en réparations futures ?
La RN16 à Bukangalonzo, pourtant réhabilitée sur 145 kilomètres, montre déjà des signes de dégradation avancée. Face à cette situation, le ministre a ordonné une intervention rapide pour restaurer ce tronçon essentiel au désenclavement de la région.
Le pont Kwango (PK 200) constitue un autre point critique. Après l’affaissement d’une pile, l’entreprise chinoise CREC 7 a procédé à des travaux de stabilisation. Mais une reconstruction complète est envisagée, avec des études techniques déjà en cours pour mobiliser les financements nécessaires.
Au pont Maï-Ndombe, où 1,7 million de dollars sont investis dans des travaux, John Banza a insisté sur l’installation de glissières de sécurité. « Le président de la République attache une grande importance à la protection des personnes et de leurs biens », a rappelé le ministre, soulignant l’engagement gouvernemental pour la sécurité des usagers.
Le chantier de Langa Langa (PK 46+400), financé par le FONER à hauteur de 1,2 million USD, approche de son terme avec 98% de réalisation. Ces travaux devraient sécuriser définitivement la zone contre les pressions des eaux pluviales, offrant un répit bienvenu face aux aléas climatiques.
Alors que la saison des pluies approche, la vulnérabilité de la RN1 et des axes adjacents soulève des questions cruciales sur la maintenance des infrastructures routières en RDC. Les investissements actuels suffiront-ils à contrer la menace érosive qui guette ces ouvrages stratégiques ?
Cette inspection ministérielle révèle une vérité implacable : la bataille contre l’érosion et la dégradation des infrastructures routières nécessite une mobilisation constante et des financements pérennes. La RN1, colonne vertébrale économique de la région, mérite plus qu’une simple rustine – elle exige une stratégie globale de preservation et de modernisation.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd