La province du Kwilu, issue du démembrement de l’ancien Bandundu, s’apprête à devenir le théâtre d’un événement politique majeur : la 13e session de la conférence des gouverneurs prévue en décembre 2025. Cette désignation, actée lors de la précédente édition à Kolwezi, place la jeune province sous les projecteurs de la scène politique nationale.
Le ministre des Infrastructures et Travaux publics, John Banza Lunda, a déjà enclenché la machine préparatoire en convoquant une réunion de coordination avec l’ensemble des structures opérationnelles sous sa tutelle. Le secrétaire général aux ITP, Georges Koshi, a précisé l’objectif de cette mobilisation : « rendre la ville de Bandundu agréable » pour accueillir le chef de l’État et l’ensemble des gouverneurs de province.
Les directives ministérielles ciblent prioritairement l’accessibilité de la province, avec un focus particulier sur l’aéroport, la Route nationale 17 et la voirie urbaine. Chaque structure a été sommée de présenter ses propositions dans les plus brefs délais, signe que le calendrier serré impose une accélération des travaux préparatoires.
Cette conférence s’inscrit dans le cadre constitutionnel défini par l’article 200 de la Constitution du 18 février 2006, qui consacre les principes de libre administration des provinces et de large décentralisation. La loi organique n°08/015 du 7 octobre 2008 en précise les modalités d’organisation, faisant de cette instance un instrument crucial de dialogue entre le pouvoir central et les entités décentralisées.
Mais au-delà du cadre juridique, quelle portée réelle pour ces assises ? La conférence des gouverneurs peut-elle véritablement influer sur les politiques publiques nationales ou reste-t-elle une chambre d’enregistrement des décisions Kinshasa ? La question mérite d’être posée alors que les provinces continuent de se débattre avec des budgets insuffisants et des compétences mal définies.
Le caractère itinérant de la conférence, s’il permet théoriquement de rapprocher le pouvoir central des réalités locales, risque de se heurter aux déficits infrastructurels chroniques de nombreuses provinces. Le Kwilu, comme d’autres régions, devra faire preuve d’ingéniosité pour compenser les retards accumulés en matière d’infrastructures d’accueil.
La réussite de cet événement constituera un test significatif pour la politique de décentralisation tant vantée par les autorités. Un échec organisationnel pourrait en effet renvoyer une image contrastée des capacités de gestion des provinces et alimenter les sceptiques de la réforme territoriale.
Alors que les différents services se mettent au travail, tous les regards sont désormais tournés vers Bandundu. La province du Kwilu a six mois pour relever le défi et démontrer que la décentralisation n’est pas qu’un vain mot dans le paysage politique congolais.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
